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mardi 28 février 2012

Lili bouquine : La fille de papier de Guillaume Musso


Titre en VO : La fille de papier
Editeurs : Pocket
Site du livre/de l’auteur :
http://www.guillaumemusso.com/
Ma note : 10/10
Quatrième de couverture : Quand la vie ne tient plus qu'à un livre !
« Trempée jusqu'aux os et totalement nue, elle est apparue sur ma terrasse au beau milieu d'une nuit d'orage.
- D'ou sortez-vous ?
- Je suis tombée.
- Tombée d'ou ?
- Tombée de votre livre. Tombée de votre histoire, quoi ! »
Tom Boyd, un écrivain célèbre en panne d'inspiration, voit surgir dans sa vie l'héroïne de ses romans. Elle est jolie, elle est désespérée, elle va mourir s'il s'arrête d'écrire. Impossible ? Et pourtant ! Ensemble, Tom et Billie vont vivre une aventure extraordinaire ou la réalité et la fiction s'entremêlent et se bousculent dans un jeu séduisant et mortel...

MON AVIS SUR LE LIVRE


Ce livre ne peut décemment pas laisser indiffèrent quiconque écrit des histoires ou bien aime les lires. Sublimées par la plume de Guillaume Musso, les aventures de Tom Boyd, écrivain en mal d’amour qui ne parvint plus à produire la moindre ligne, et de Billie, jeune femme intrigante et à la répartie décapante qui prétend être un des personnages des livres de Boyd, nous entrainent corps et âme dans tourbillon de mots, de pensées entremêlées. Il est clair qu’on n’en ressort pas indemne.

Très sincèrement, je ne pensais pas être à ce point emballée par un livre de Guillaume Musso, auteur au sujet duquel je nourrissais beaucoup d’a priori. Il a su me surprendre, autant pas la finesse de sa plume – de la pure poésie ! – que par la perspicacité de ses idées. Il parvint à donner une véritable teneur à ses personnages, il les rend presque palpables. Ainsi le lecteur s’implique davantage dans ce qui leur arrive. Moi même j’ai prit part à cette quête que poursuit Tom Boyd dans La fille de papier, non seulement pour retrouver l’auteur en lui, mais surtout l’homme. Un travail sur soi-même qu’on est tous forcé de faire un jour ou l’autre, c’est l’une des raisons pour lequel ce livre m’a profondément touché. Je suis passée par un panel d’émotions tout au long de ma lecture, des rires aux larmes, de la colère à la joie…un pur bonheur. Je pensais vraiment pas faire partie du public que vise Guillaume Musso, mais je dois bien me rendre à l’évidence, on a tous besoin, à un moment donné, de ce genre d’histoire, bourrée d’humanité qui réchauffe le cœur, qui nous fait réfléchir et dont on en ressort avec le sourire. Ce livre est pratiquement une thérapie, du moins, je l’ai moi même interprété comme cela.

Certains y trouveront peut-être quelques longueurs, mais je trouve qu’elles sont nécessaires. Guillaume Musso a besoin ici de nous faire vivre avec son personnage, chaque étape de son périple, chaque petite bribe de sa vie, pour qu’on le comprenne mieux. Cela le rend plus vivant, plus humain. Comme s’il existait vraiment…et que, lui aussi, à l’instar de Billie, avait la possibilité de s’extirper d’un roman et de « tomber » dans la réalité, pour reprendre l’expression utilisée dans le récit.

Parlons maintenant de l’intrigue, elle est extrêmement bien ficelée. Et puis on ne peut pas, ici, parler de prévisibilité, on ne se doute absolument pas de ce qu’il va se dérouler dans les pages suivantes, et on est très souvent surprit par la tournure que prend les choses. Et la fin ! La fin est sans doute la meilleure surprise que j’ai eue dans ce livre ! Hélas, je ne peux vous en dévoiler plus, ce serait moche de ma part que de vous gâcher la lecture ! J’ai tellement adoré ce final que je m’en voudrais de vous mâcher ce petit plaisir !

Sincèrement, je ne trouve rien à redire à propos de ce livre. J’ai été époustouflée du début à la fin et le mieux dans tout cela est que je ne m’y attendais pas le moins du monde. Si l’on m’avait dit un peu plus tôt qu’un livre de Guillaume Musso, auteur que l’on compare bien souvent, et à tort, à Marc Levy – que je n’aime absolument pas – , j’aurais probablement ri. Comme quoi, cela m’apprendra à ne juger un livre que par sa couverture…

ON ADORE : Le style, les personnages, la manière dont Musso raconte son histoire et la fin ! Un final grandiose !
ON REGRETTE : Rien du tout.


Lili bouquine : Robe de marié de Pierre Lemaitre.


Titre en VO : Robe de marié
Editeurs : Le livre de poche
Site du livre/de l’auteur : /
Ma note : 5/10
Quatrième de couverture : Nul n’est à l’abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s’accumulent puis tout s’accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n’a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite, elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape… L’ombre de Hitchcock et de Brian de Palma plane sur ce thriller diabolique.

MON AVIS SUR LE LIVRE

Toutes les critiques que j’avais lues à propos de ce roman noir étaient dans l’ensemble plutôt élogieuses, nombreux sont les bloggeurs qui ont apprécié Robe de marié, premier roman de Pierre Lemaitre. Ce livre figurait d’ailleurs dans les coups de cœur de pas mal de libraires que j’ai l’habitude de fréquenter, aussi a-t-il très rapidement aiguisé ma curiosité.

Après lecture, je ne sais, à vrai dire, pas tellement quoi penser de ce livre. Dans l’ensemble, il a su me séduire, du moins en ce qui concerne les deux tiers du roman, le troisième m’ayant énormément déçue. Oui, déçue. Rien à voir avec le style de l’auteur ou quoique ce soit, c’est véritablement le dénouement en lui-même qui m’a posé problème. Alors que durant les deux premières parties du roman, j’ai été tenue en haleine, tant et si bien qu’il m’était devenu impossible de lâcher l’ouvrage du regard, quand arrivent finalement les derniers pages, cela m’a fait l’effet d’un soufflé qui retombe à peine sorti du four et cela m’a empêché de savourer pleinement ma lecture.

Avant d’évoquer cette fin qui m’a gâché mon plaisir, je vais tout d’abord vous dire quelques mots au sujet de l’histoire en elle même. Robe de marié ou l’art de rendre une personne complètement folle. Car c’est bel et bien de folie que traite ce roman, une folie chronique provoquée et attisée par une autre personne, comme des braises par un tisonnier. Sophie, l’héroïne de ce roman, va être la victime d’un pervers qui, au fil des pages, va la manipuler de telle sorte qu’elle finira par se croire folle. On assiste réellement à la descente aux Enfers de cette trentenaire, de prime abord tout à fait banale, menant une vie rangée mais qui lui convient plutôt bien, et qui d’année en année va sombrer dans une folie orchestrée par un homme qu’elle ne connaît pas et dont elle ne soupçonne même pas l’existence. C’est un roman plutôt bouleversant et qui nous fait pas mal gamberger. L’écriture de Pierre Lemaitre est tellement vivante, presque cinématographique, qu’on a du mal à se figurer qu’il ne s’agit là que d’un roman, d’une simple fiction. Car au fond, tous les faits qui sont relatés dans Robe de marié pourraient parfaitement bien exister. Et qui nous dit que nous ne sommes pas nous aussi victime d’un pervers manipulateur, et si notre propre vie était aux commandes d’un psychopathe qui nous observe jusque dans notre chambre à coucher ou notre douche. Peut-être même qu’il nous observe en ce moment même ? Qui sait ? Peut-être cherche-t-t-il le meilleur moyen de nous faire perdre la tête, là, maintenant ! Peut-être faudrait-il que j’aille fermer mes volets et la porte à clefs tout de suite. Oui mais s’il a le double ? Le téléphone, mieux vaut garder le téléphone à portée de main…Ainsi, Robe de marié fait naitre en nous une certaine paranoïa et c’est en cela que j’ai aimé le roman. Pierre Lemaitre réussit plutôt son pari, un roman noir véritablement terrifiant, sans que cela nécessite beaucoup de sang, éclaboussures rougeoyantes et de tripes éparpillées sur un sol poisseux, Robe de marié est un roman qui joue sur la psychologie et, en cela, il en devient effrayant. Car il touche l'humain de l'intérieur, le détruit entièrement, car sans l'esprit, le corps n'est plus qu'une coquille vide. Et cette vision que nous fait entrevoir Pierre Lemaitre dans son roman fait se glacer notre sang dans nos veines.

Néanmoins, comme je vous l’ai précisé plus haut, la fin m’a beaucoup déçue. Je l’ai trouvé bâclée, certains éléments m’ont parut trop invraisemblables, et l’auteur fait preuve de trop de facilité, ce qui m’a d’ailleurs beaucoup étonnée étant donné la complexité des deux premières parties du livre. Et puis j’ai trouvé la justification du titre, « robe de marié » au masculin, un peu légère et sans queue ni tête. J’ai refermé ce livre en faisant la grimace, et me disant « Mouais… il ne s’est quand même pas foulé ». J’ai eu la désagréable impression que l’auteur a voulu rapidement boucler son œuvre après avoir passé énormément de temps sur les deux premiers tiers. Bâclé, c’est vraiment le seul mot qui me vient à l’esprit. Et je dois dire que c’est bien dommage car Pierre Lemaitre était extrêmement bien parti !


ON ADORE : Le sentiment grisant de paranoïa que parvint à nous faire ressentir l’auteur.
ON REGRETTE : Un fin bâclée.


lundi 27 février 2012

Lili bouquine : Les étoiles de Noss Head, t.1 "Vertige" de Sophie Jomain


Titre en VO : Les étoiles de Noss Head. 1-Vertige.
Editeurs : Rebelles
Site du livre/de l’auteur : http://les.etoiles.de.noss.head.over-blog.com/
Ma note : 10/10
Quatrième de couverture : Hannah, bientôt dix-huit ans, était loin d’imaginer que sa vie prendrait un tel tournant. Ses vacances tant redoutées à Wick vont finalement se transformer en véritable conte de fée… puis en cauchemar.
Sa petite vie tranquille, ses idées bien arrêtées, ses projets... tout va changer, brutalement. Elle devra affronter l'inimaginable, faire face à ce qu'elle n'aurait jamais pensé croire un jour, car les légendes n’en sont pas toujours…
Leith ne s’attendait pas non plus à Hannah. Il tombe de haut, l’Esprit a choisi: c’est elle, son âme sœur. Pourra-t-il lui cacher sa vraie nature encore longtemps ? Osera-t-il lui avouer qu’il n’est pas tout à fait humain ? Il n'a pas le choix, leur rencontre l'a mise en danger. Lui seul peut lui venir en aide.


MON AVIS SUR LE LIVRE
Le plaisir que j’ai pris en retrouvant l’écriture de Sophie Jomain me serait bien difficile à exprimer tant il est indescriptible. Comment vous l’expliquer…Prenons par exemple l’idée totalement farfelue qu’un ouragan dévaste soudainement la planète Auteurs-de-talents et que pour seule survivante il ne demeure plus que Sophie Jomain – et oui, pourquoi pas ? Sans doute aurait-elle débusqué un rocher un peu plus haut que tous les autres, une montgolfière, le Nautilus ou que sais-je ? –, Et bien, si c’était le cas, sans doute crirais-je un grand Alléluia !! J’exagère peut-être un peu, mais à vrai dire, cela illustre plutôt bien le sentiment que je ressens lorsque je referme un livre de l’auteure et que la seule chose qui me vient à l’esprit c’est… « il m’en faut un autre ! vite, viiiiite ! » Il me faudrait presque du Sophie Jomain en intraveineuse. Bon, je vais arrêter là mes déblatérations sans intérêt et vous parler un peu du livre.

Alors Les étoiles de Noss Head, tome 1 : Vertige est le premier roman qu’à publié Sophie Jomain. Récemment réédité aux Editions Rebelles, ce livre est plutôt destiner à un lectorat « Young Adult », environs entre 17 et 25 ans, à peu près. Le roman raconte l’histoire d’Hannah, une jeune française issue de deux parents écossais mais résidents à Paris, qui vient passer l’été de ses dix-huit, comme tous les été, à Wick, une petite ville d’Ecosse dont le charme est indéniable mais qui, apparemment, à le désavantage d’être légèrement excentré et donc d’un ennui mortel pour une jeune femme de son âge. Heureusement, le destin ne l’entend pas de cette oreille et va offrir à la jeune rouquine le meilleur été de toute sa vie. En effet, c’est là qu’elle fait la connaissance du mystérieux Leith Shutterland dont elle ne tardera pas à découvrir le secret. Une romance bien sympathique, drôle et pleine de rebondissements.

L’un des plus gros points forts de ce roman est bien évidemment ses personnages, autant les protagonistes que les secondaire. J’ai adoré Hannah dès la minute où j'ai commencé à lire son histoire, si certains la comparent à Bella de Twilight, je peux vous assurer qu’elle est tout son contraire. Elle n’attend pas trois milles ans que quelques choses se passe, elle agit et ne se pose pas trente-six mille questions avant de faire les choses, c’est sa spontanéité que j’ai adoré ! Et son côté tête de mule également. Il y a également Leith…Ah Leith…comment ne pas succomber ! Toutes les nanas rêveraient d’un petit ami comme lui, beau comme un dieu grecs, musclé mais juste ce qu’il faut – on ne veut pas d’un rocky balboa – mystérieux, un brin macho mais pas trop, protecteur, avec ce regard malicieux…vous salivez, hein ? Moi aussi, je l’avoue. En dehors du couple, il y a bien entendu une flopée de personnage plus intéressants les uns que les autres. On retrouve Gwen, l’amie gothique un peu frappa-dingue, la grand-mère d’Hannah qui, mine de rien, aura un rôle important à jouer, l’oncle et la tante de Leith, le genre qu’on aimerait tous avoir, Sissi, bien sur, la meilleur amie avec qui Hannah correspond par mail tout au long du roman, et tant d’autres…

L’univers ainsi que la mythologique que développe l’auteure est également un excellent point pour ce livre. Cela donne de la singularité à l’histoire et de ce fait balaie les idées de déjà-vu que l’on pourrait avoir (au niveau de la romance notamment, chose qui est justement compensée par les atouts que je cite ici). Le mythe garolle qui est exploité ici est assez différent de ce qu’on a l’habitude de voir, et complexe également. Il ne me semble pas l’avoir déjà lu quelque part, et cet élément a d’ailleurs su me séduire. Je parlais aussi de l’univers, cette atmosphère un peu gaëlique que l’on récent très clairement, comme le bon vent d’Ecosse – un peu frisquet mais il paraît qu’on s’y fait – qui viendrait nous fouetter le visage. En quelques lignes, Sophie parvint à nous montrer le cachet de la petite ville de Wick, et nous donne envie de s’y rendre. Combien de fois ai-je souhaité sauter dans le livre et aller boire un thé au jasmin avec Hannah chez Broadman, pour ensuite traverser la rue et me procurer un précieux grimoire chez Simsalabim. Ou encore me promener près du phare de Noss Head et observer les baleines – et pourtant, Dieu sait que j’ai la phobie de ses grosse bébête.

L'intrigue quant à elle est plutôt bien menée, vraisemblable, elle tient parfaitement debout, bien que parfois un peu trop rapide, on ressent parfois un peu trop de précipitation chez Hannah, mais c'est aussi un point fort, ainsi la lecture progresse à un rythme effréné, cela nous tiens en haleine. Malheureusement, il demeure encore un brin trop de prévisibilité à mon gout, mais qui ne vient en rien cacher le plaisir que j'ai eu à lire ce livre.

C’est clairement un livre qui fait du bien, que l’on prend au coin du feu et qu’on ne lâche pas. Rien que de vous en parler, j’ai envie de le relire !



ON ADORE : Les personnages, l’univers, la mythologie, le style de Sophie Jomain…tout.
ON REGRETTE : Un brin trop de prévisibilité, peut-être.


jeudi 16 février 2012

Lili bouquine : La Confrérie de la dague noire, t.6 "L'Amant Consacré", de J.R. Ward


Titre en VO : Black dagger brotherhood, book 6, Lover Enshrined
Editeurs : Milady
Site du livre/de l’auteur : http://www.jrward.com/bdb/
Ma note : 8/10
Quatrième de couverture : Une guerre fait rage à l’insu des humains.
Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ils sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire.
Loyal à ses frères, Fhurie s’est sacrifié pour leur bien. En tant que Primâle des Élues, il doit engendrer les héritiers qui garantiront la survie de son espèce. L’Élue Cormia, sa première compagne, ne veut pas seulement conquérir son corps. Elle veut son coeur pour elle seule. Mais Fhurie ne s’est jamais autorisé à connaître le plaisir ou la joie.
Or, quand la guerre atteint de nouveaux sommets dans l’horreur, Fhurie doit choisir entre le devoir et l’amour…

MON AVIS SUR LE LIVRE

Voilà un bon moment que je ne m’étais pas plongée dans un tome de la Confrérie de la dague noire, j’avoue que je n’étais pas pressée d’achever le dernier opus paru en France sans connaître la date de parution du prochain. Mais après un mois passé sans guerrier tout en muscle à me mettre sous la dent, je n’ai pas pu résister plus longtemps. D’ailleurs, ce sixième volume n’a fait que de frire, en à peine deux jours c’était plié ! Que dire de l’Amant Consacré à part qu’il est tout bonnement génial, à l’instar de ses prédécesseurs. Néanmoins, j’y ai décelé quelques légers défauts, qui toutefois ne viennent pas tarir mon ressentiment au sujet de ce livre.

Ce tome-ci est centré sur le personnage de Fhurie, le frère jumeau de Zadiste (tome 3). Comme ses frères, le guerrier à la chevelure de rêve, a ses démons. Et pas des moindres. Dans les tomes précédents, nous avions à faire à un homme meurtri, amoureux de la femme de son frère et se droguant pour oublier tout ce qui ne va pas dans sa vie. On découvre ici qu’il est habité par ce qu’il appelle « le sorcier », une voix dans sa tête, malveillante et à laquelle il tente d’échapper à coup d’herbe rouge et de musique à haut volume. Mais le vrai mal-être de Fhurie n’est pas ce sorcier, ce qui lui pourrie la vie est indéniablement son manque de confiance en lui. Le vampire ne s’aime pas, pire que ça, il se hait, se voit comme un être abominable, infâme, indigne de tout. Il s’interdit d’être heureux et s’isole du monde. À côté de cela c’est un personnage profondément altruiste, il n’a pas hésité une seule seconde, à la fin du tome 5, à prendre la place de son ami, Viszs, en temps que Primale.
Le primale étant le mâle choisi pour féconder les élus et perpétrer la lignée des vampires, c’est une tâche que Fhurie aura beaucoup de mal à remplir. Sa virginité ainsi que ses névroses l’empêcheront d’assumer pleinement ce rôle. Même envers Cormia, l’élue qui lui a été donné en tant que première épouse et avec laquelle il doit confirmer son engagement. Pourtant, il n’a rien contre elle, au contraire, il agit avec elle de manière courtoise et ne cherche que son bonheur, cependant, il refuse de la toucher. Il en est incapable. Jusqu’au moment où il se rend compte qu’il est amoureux d’elle…

Fhurie est un personnage relativement complexe, qui a tendance à se refermer sur lui-même (chose qui, je peux le comprendre, à rebuter certains lecteurs), au départ, le guerrier n’a pas la volonté de s’en sortir, ce qui le rend passablement mou et passif mais au fil du roman, et notamment par l’amour qu’il porte à Cormia, il va recouvrer de sa vigueur. On le voit acquérir une sérénité qu’il n’avait pas et renouer avec lui-même. C'est d'ailleurs l'enjeu de cette histoire.

Cormia, elle aussi, est un personnage intéressant. Élevée dans un monde à part, parmi les élues, où tout est blanc et sans saveur, elle va évolué, dans ce tome-ci, au milieu le monde réel, y découvrir le parfum des fleurs, leurs couleurs et prendre goût à tout cela. Ainsi, au début du roman, nous avons à faire à deux personnages, définitivement pas prêts pour construire une relation, puis à mesure que l’intrigue prend forme, ils s’ouvrent, l’un comme l’autre, à leur liaison. En même temps qu’ils apprennent à se connaître eux-mêmes.

En dehors de la romance de nos deux personnages, on est également témoin de l’évolution de trois autres : John Matthews, Vhif et Blaylock qui commencent peu à peu à se faire une place au sein de la confrérie de la dague noire, et qui construisent petit à petit une amitié très touchante. Leur trio est assez émouvant, mais on découvre aussi deux duos, au sein même de ce trio : John et Vhif, ainsi que Vhif et Blaylock qui ne demandent qu’à être fouillés davantage.

Les éradiqueurs, dont on n’entendait plus parler dans le tome précédent, se manifestent à nouveau. Un revirement de situation pour eux également, et on sent bien que la suite des évènements ne les rendra pas plus tendre avec la confrérie, que du contraire, les guerriers ont du soucis à se faire. On s’en frotte les mains d’avance.

Un bon bilan en somme, néanmoins, je dois avouer que certaines petites choses m’ont déranger. Notamment en ce qui concerne la romance (incluant les scènes érotiques) qui commence à manquer d’originalité au fil des tomes. On a l’impression de toujours revoir les mêmes schémas et c’est un peu dommage. J’ai également été assez déçue par la fin que j’ai trouvé bâclée, en particulier pour la romance de Fhurie et Cormia. Elle a en effet beaucoup de mal à se mettre en place, cela prend du temps avant de voir la relation s’affirmer et puis au final, une fois que tout est en place, J.R. Ward ne nous accorde que très peu de scènes au sujet du couple. Cela m’a fait l’effet d’un soufflé qui retombe, une impression d’inachevé.

Plus de points forts que de points faible néanmoins, vous l’avez comprit. Je vous recommande bien évidemment ce tome, comme tous les autres !


ON ADORE : Fhurie, la manière dont il gère ses névroses. Le trio John, Vhif et Blaylock
ON REGRETTE : La fin un peu bâclée.


lundi 13 février 2012

Lili bouquine : Dark Elite, t.1 Magie de feu, de Chloe Neill


Titre en VO : Firespell
Editeurs : Castelmore
Site du livre/de l’auteur : http://www.chloeneill.com/
Ma note : 10/10
Quatrième de couverture : Lily Parker est la petite nouvelle au lycée privé Sainte-Sophia. Ses parents sont partis à l'autre bout du monde... en la laissant dans ce pensionnat d'adolescentes riches et snobs.
Heureusement, la compagne de chambrée de Lily détonne dans le paysage: Scout est excentrique et connaît les lieux comme sa poche. Mais elle lui dissimule des choses... Ses mystérieuses activités nocturnes intriguent Lily qui va tout faire pour découvrir ce qui se trame dans les sous-sols de Sainte-Sophia.

MON AVIS SUR LE LIVRE

Chloe Neill, si vous suivez mon blog, vous devez savoir que c’est une auteure que j’apprécie tout particulièrement – notamment avec sa série bit-lit publiée chez Milady : Les vampires de Chicago – et qui a été pour moi l’une des plus grandes découvertes livresques de l’année 2011. Et j’ai adoré démarrer cette nouvelle année avec elle, et retrouver son humour décapant, les réparties cinglantes dont elle pare ses personnages et tellement caractéristique de ses romans. L’auteure est, pour moi, comme un bonbon, une gourmandise dont on ne se lasse pas.

J’avoue néanmoins qu’elle m’avait fait une grosse frayeur avec le tome 4 des Vampires de Chicago, et je dois dire que je l’attendais au tournant avec Dark Elite (je l’attends d’ailleurs toujours au tournant avec le tome 5 des Vampires de Chicago) et je n’ai pas été déçue le moins du monde. Je n’avais pas lu beaucoup de critique, ni vraiment la quatrième de couverture pour garder la surprise entière. Et elle l’a été !

J’ai adoré me retrouver plongée dans cet univers mystérieux, cette école un peu freak school qui donne le ton un peu sombre et secret du roman. On est embarqués, un peu à la manière de Lili Parker, notre narratrice, malgré nous, dans une histoire qui nous fait nous poser beaucoup de questions. On sait qu’il se passe des choses étranges dans l’enceinte de Sainte Sophia, et notamment avec Scout, camarade de chambre de Lily, au look singulier et qui n’a pas la langue dans sa poche – notamment lorsqu’il s’agit de remettre à leur place celles qu’elle surnomme « les pestes » –, mais Chloé parvint à nous tenir en haleine jusqu’au bout. Elle nous dévoile les éléments de l’histoire au compte-goute ce qui a pour effet d’attiser toujours plus notre curiosité et nous pousse ainsi à tourner les pages. On reconnaît bien là la patte de Chloe Neill.

C’est aussi le cas avec ses personnages. En effet, la grande force des romans de l’auteure est les protagonistes qu’elle met en scène, autant que les secondaires d’ailleurs. Hauts en couleurs, ils ont toujours le don de me faire sourire. Leurs réparties ou tout simplement leur caractère font des livres de Chloe Neill un succès à chaque fois.

Ce premier tome amorce une intrigue qui promet d’être palpitante, l’entrée de Lily dans ce monde qui dépasse au départ son entendement souligne bien cet état de fait. La jeune fille commence à créer des liens avec les autres personnages et nous même nous nous attachons à eux. Je n’ai qu’une chose à dire, vivement la suite !


ON ADORE : Les personnages, leurs réparties cinglante, l’univers un peu sombre tout en gardant un ton assez souple, accessible à la jeunesse.
ON REGRETTE : …je cherche, mais je ne vois pas.



mardi 7 février 2012

Lili bouquine : Sisters Red de Jackson Pearce


Titre en VO : Sisters Red
Editeurs : Albin Michel Wiz
Site du livre/de l’auteur :
Ma note : 4/10
Quatrième de couverture : Scarlett March ne vit que pour chasser les Fenris, les loup-garous sanguinaires qui ont attaqué sa famille sept ans plus tôt, et marqué à jamais son visage. Ce jour-là, Scarlett a sauvé sa soeur Rosie, qu'elle protège depuis. Mais si Scarlett est une guerrière, Rosie rêve d'une existence plus facile, où les loups ne rôderaient pas dans le noir et où elle serait libre. Jusqu'au jour où Rosie tombe amoureuse de Silas, le seul à connaître le secret des sœurs March. Silas voudrait offrir à Rosie la vie normale qu'elle désire. Mais peut-elle abandonner Scarlett et la traque des Fenris ?

MON AVIS SUR LE LIVRE

Mon opinion au sujet de ce roman est assez négative, même si je reconnais qu’il possède quelques qualités tout de même. Je ne sais pas si je me fais vieille mais en tout cas, j’ai le sentiment de ne pas être la cible de ce roman. Clairement pas. J’étais prévenue me direz-vous puisqu’il s’agit d’un roman pour ado. Oui, certes, je le savais, néanmoins je n’ai pas envie d’utiliser l’excuse de la littérature jeunesse pour pardonner le manque de vraisemblance et le style relativement pauvre en vocabulaire du roman. Les ados ne sont pas des débiles et peuvent assimiler plus d’un mot à la fois – si si.

J’ai été déconcertée par cette carence en synonyme dont semble être victime ce bouquin et lire les même expressions toutes les trois phrases m’a agacé au possible. Et si encore l’histoire était intéressante, cela passerait peut-être mieux, mais je vous assure qu’elle ne casse pas trois pâtes à un canard. Sans compter que cela n’a rien d’original. Deux sœurs, Scarlett et Rosie March, au lourd passé, chassent les loups-garous (ici appelé Fenris) depuis que l’un d’eux a assassiné leur grand mère sous leur yeux, tandis qu’elles n’étaient âgées que de onze et neuf ans. Le décor se plante dans une petite bourgade des Etats-Unis, proche des forêts (pour une adaptation du chaperon rouge, ça fait plus vrai), l’existence des deux sœurs, vivant seules, est rythmée par la chasse. Elles tuent les Fenris dès qu’elles en trouve, munies chacune d’une cape rouge – pour la discrétion il n’y a rien de mieux - et d’une hache, aidées bien souvent de leur ami d’enfance, le beau Silas. Mais un jour, un afflux hallucinant de bébêtes hurlant à la lune vint troubler leur quotidien, les sœurs doivent comprendre ce qu’il se passe et surtout trouver une solution, et vite, avant que les loups n’envahissent leur univers.

Un roman qui parle de chasse aux loups-garous ? On nous le vend comme cela, mais pour ma part, j’ai trouvé que cet élément n’était qu’un prétexte. Sans parler du fait que l’intrigue est dénuée de suspens, que les scènes de combat trainent en longueur et se ressemblent les unes aux autres – en bref, elles sont mortellement ennuyeuses – et que le dénouement arrive bien trop facilement pour qu’il demeure le véritable enjeu de cette histoire, Jackson Pearce nous dresse ici davantage le portrait d’une adolescente, Rosie, la plus jeune des deux sœurs, qui cherche à s’émanciper. On prend très rapidement conscience, contrairement à son ainée, que son rôle de chasseuse ne lui convient plus, il ne la comble pas autant qu’il le devrait. Et très vite Rosie se met à éprouver de la culpabilité quant à ce sentiment qui grandit en elle, ayant l’impression de trahir sa sœur. Scarlett, enfant, s’est interposée entre elle et un Fenris pour lui sauver la vie, moyennant quoi, elle a perdu l’usage d’un œil et écopée de nombreuses cicatrices, sa cadette pense lui être redevable, ainsi la trahison est encore plus forte. Rosie, malgré cela, désire ardemment ressembler aux autres filles, et rêve de normalité. Elle va également vivre ses premiers émois amoureux, tout en voulant rester fidèle à l’image que sa sœur voudrait qu’elle incarne. Pour ça, elle doit lui mentir, et tout au long du roman, nous assistons à ce portrait familial,ponctué de doutes et de mensonges, qui malheureusement va s’éterniser un bon moment et prendre un part énorme dans le roman.

Un sujet qui paraît, ma foi, intéressant de prime abord, oui mais voilà, comme tout ce qu’on trouve dans Sister Red, que ce soit l’intrigue autour des Fenris, la mythologie qui se tisse autour d’eux et la relation qu’entretienne les sœurs, rien n’est suffisamment approfondi. Jackson Pearce nous donne l’impression de rester toujours en surface et je dois dire que c’est assez frustrant. D’autant qu’il y aurait tant à raconter !

Mais peut-être que c’est moi qui suis trop difficile, allez savoir (ou trop vieille…je l’ai déjà dit ça, non ?), je dois dire que je m’attendrais à autre chose, d’où ma grosse déception pour ce livre.



ON ADORE : Peu de chose, mais l’atmosphère générale du roman n’est pas désagréable.
ON REGRETTE : Le manque de vraisemblance, un style trop pauvre, le peu de vocabulaire, une fin trop facile et l’absence de suspens.


Et en janvier, il s'est passé quoi ?...


Eh bien, visiblement on achète plus de livres que ce qu’on en lit par ici. Et oui, j’ai encore fait l’escargot ce mois-ci. Quoique ! Pas totalement à vrai dire. Un début assez difficile, où je ne lisais parfois que quelques pages par soir, et ne m’attelait à la lecture que rarement dans la journée (alors que d’ordinaire j’adore lire en journée). Puis, ô miracle !, l’envie de lire m’est revenue vers le 20 Janvier environ, sans vraiment de raison. Mais je ne suis pas allée chercher plus loin, j’ai fait ce que mon cerveau me dictait, j’ai lu, j’ai lu et j’ai lu. Et enfin j’ai retrouvé un rythme de lecture plutôt correct. Et il perdure encore en Février, pourvu que cela dure !