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mercredi 11 juillet 2012

Lili bouquine : La boite de June de Déborah Galopin

Titre en VO :La boite de June
Editeurs :Kirographaire
Site de l’auteur :
http://www.edkiro.fr/Calogue-general-Fictions/la-boite-de-june.html
http://www.deborah-galopin.com
Ma note : 5/10
Quatrième de couverture : Lorsque June, jeune fille énigmatique et rêveuse, couche sur papier ce qui lui emplit le coeur et l’esprit, elle enveloppe ses mots d’émotions pour livrer des textes poignants. Personne torturée et constamment en quête d’elle-même, elle dévoile ses maux et ses sentiments les plus intimes à travers son journal, y mêlant amour, amitié, solitude et mal-être intérieur. La boîte de June est le récit quotidien d’une jeune fille qui pourrait bien se cacher au fond de tous, elle évoque les souffrances de l’adolescence et les réflexions sur l’essence même de la vie. Perdue parmi l’encre de ses mots, elle n’aspire qu’à une chose : être en paix et en harmonie avec son âme.

MON AVIS SUR LE LIVRE


Cet ouvrage, comme son titre l’indique, est une boite, au sens métaphorique du terme. Elle referme, en effet, certains secrets, des pensées, des souhaits inavoués, des peurs cachées, des pleurs, des joies, et tout ce qui compose le cœur d’une jeune fille de dix-sept ans. Ce récit, c’est celui que fait presque quotidiennement June, personnage principal et avatar de Déborah Galopin. Déborah n’écrit pas, ici, pour donner du rêve au gens. Ce n’est pas une fiction. Elle n’écrit pas non plus pour laisser sa trace dans l’Histoire, à dix-sept ans, nous n’avons que faire de ces choses là. Non. Déborah écrit car c’est pour elle comme un remède à tous ses maux. Des mots pour guérir des maux, quoi de plus poétique ? Sans compter que cela coûte bien moins cher qu’une séance chez le psy ou une boite de prozac. Et en plus de cela, cela semble fonctionner !

Effectivement, si La boite de June n’est pas une histoire à proprement parler et donc ne suit pas de cours particulier, on dénote néanmoins une certaine évolution. Notamment au niveau du personnage, ou devrait-on dire la personne puisqu’il s’agit d’une œuvre autobiographique, de June. On la voit en effet murir à mesure des pages et construire une véritable opinion. Elle se construit, elle devient plus adulte et on ne peut s’empêcher de songer que l’écriture l’y a beaucoup aidé. Car si au début, June voyait l’écriture comme un exutoire, au fil du temps, l’écriture devient un but, une véritable entreprise et peut-être une perspective d’avenir.

Après avoir parler de la genèse de La boite de June, laissez-moi vous écrire quelques mots au sujet de l’œuvre en elle-même. Chronologiquement parlant, le récit se déroule environ sur un an et demi/ deux ans, ainsi, nous suivons June de ses seize ans jusqu’à environ ses dix-huit. Autrement dit, durant son année de terminal, puis ensuite au cours ses études supérieur, et donc ses premiers pas dans sa nouvelle vie d’adulte en devenir. Personnellement, la première partie de ce livre, qui correspond à ses années lycée, m’a beaucoup moins plu que la seconde où j’ai préféré la jeune fille mature que June était devenue.

La première partie, certes, évoque habillement les maux de l’adolescence mais demeure parfois un peu trop puéril à mon goût. Néanmoins, c’est un défaut que l’on peut excuser si l’on prend en compte le jeune âge auquel l’auteure a écrit ces lignes. Déborah énumère plusieurs des tracas qui peut accabler une adolescente de notre génération, comme le manque de confiance en soi, la peur de l’avenir, le sentiment absurde d’être isolée du reste du monde, celui d’être incomprise et parfois mal-aimée. Elle nous démontre également, de part ses constations ou son propre comportement, le lunatisme exacerbé des adolescents. Le fait de passer du rire aux larmes en un instant ou bien de changer d’opinion comme de chemise. La propension à se raccrocher, comme à une bouée de sauvetage, à une œuvre, un film, une chanson et laisser cela régenter sa vie, comme si c’était le remède à tout. Déborah dresse, ici, un portrait très authentique et clairvoyant de l’adolescence, toutefois, certains assauts de puérilité et les scènes qui en découlent font défaut à cette première partie du roman qui, sans cela, aurait obtenu un sans faute.

La seconde moitié du livre est beaucoup plus intéressante. Comme je l’ai évoqué précédemment, June a murie et relativise davantage les choses. Elle a d’autres priorités et une vision plus étoffée du monde qui l’entoure. Certes, elle s’interroge toujours sur l’avenir mais de manière plus posée qu’auparavant, elle demeure mélancolique (à l’instar de sa plume) et garde encore quelques idées noires parfois, mais elle parvint très vite à reprendre le dessus, à réfléchir calmement et aussi à se remettre en question (ce qui manquait un peu dans la première partie). C’est cette jeune fille qui m’a davantage plu.

Ainsi, La boite de June possède des qualités indéniables, des thèmes intéressants à aborder – d’autant plus avec la vision d’une adolescente, cela rend la chose plus véridique –, une plume poétique et soignée, des références qui parlent au plus grand nombre, notamment de la même tranche d’âge que l’auteure (la saga Twilight, le programme scolaire Littéraire 2009, films, musique etc) mais pour ma part, j’ai également trouvé des défauts à ce livre et je dois avouer que mon avis général est plutôt mitigé.

Tout d’abord, cette mélancolie constamment présente dans le livre. C’est, certes, de prime abord un atout, puisque c’est le parti qu’à choisi de prendre l’auteur mais, néanmoins, on doit tenir compte du fait que cela peut vite nous lasser. Certains passages du roman m’ont parfois fait l’effet de longues plaintes, un genre de concours au plus malheureux, et j’avoue que cela m’a quelque peu agacée parfois. Cela peut également paraître un peu lourd à la lecture, ce n’est indéniablement pas un livre qui se lit d’une traite (par ailleurs, il n’est absolument pas fait pour être lu d’une traite)

En dehors de ça, j’ai également été dérangée par le caractère peut-être trop personnel de l’œuvre. C’était à la base un journal intime qui n’avait pas pour vue d’être publiés et donc lu par un grand nombre de gens. Cela se ressent parfois - en dehors du fait que l’on se sente un peu comme un voyeur - car à plusieurs reprises je me suis faite la reflection que ce roman était destiné à un cercle restrinct de personnes. Les proches de l’auteure par exemple, qui sont plus à même que nous de comprendre l’univers de La boite de June., car ils partagent cet univers avec l'auteure au contraire de nous, lecteurs.

En définitive, je relierai probablement du Déborah Galopin, car j’aime beaucoup sa plume ainsi que sa réflexion, mais pas de journal intime pour les raisons que je viens d’évoquer.

ON ADORE : les thèmes abordés, la plume de l’auteure.
ON REGRETTE : La mélancolie qui se dégage du roman et qui nous apparaît parfois comme une longue plainte, la connotation trop intime du livre.


4 commentaires:

  1. Bonjour Lili,
    je te remercie pour cette belle chronique, autant pour celle écrite pour que pour la vidéo. =)
    Déborah

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    1. Je suis contente que cela te plaise. Ce fut un plaisir !

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  2. Très belle chronique, je l'ai également chroniqué !

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