Pages

lundi 18 mars 2013

Lili bouquine : L'Entreprise des Indes de Erik Orsenna

Titre en VO : L’entreprise des Indes
Editeurs : Fayard / Le livre de poche
Site de l’auteur : http://www.erik-orsenna.com/index.php
Ma note : 9/10
Quatrième de couverture :
Les bateaux ne partent pas que des ports, ils s'en vont poussés par un rêve. Bien des historiens ont déjà commenté et commenteront la Découverte de Christophe et disputeront de ses conséquences. Étant son frère, celui qui, seul, le connaît depuis le début de ses jours, j'ai vu naître son idée et grandir sa fièvre. C'est cette naissance, c'est sa folie que je vais raconter.

MON AVIS SUR LE LIVRE
Le récit d’Erik Orsenna est extrêmement dense, et non pas seulement en terme de vocabulaire ou d’idées, mais aussi et surtout dans les anecdotes qu’il relate.

L’Entreprise des Indes est un véritable tableau où l’on discerne une kyrielle de personnage tout à fait particulière. Le livre est riche des situations et de figures originales qu’il exploite.

C’est presque une peinture qui nous exposerait toute la fin du XVeme siècle, et bien que la majeure partie du récit se déroule à Lisbonne et que le point de vue reste constamment celui du protagoniste, Bartolomé Colomb, on a presque l’impression de faire le tour du globe. Que ce soit à travers les fabulations de Christophe, frère ainé de Bartolomé et connu aujourd’hui comme le découvreur de l’Amérique, ou bien à travers l’art de la cartographie auquel a été initié le narrateur et qui sera le sujet du premier tiers du livre.

Ainsi, Erik Orsenna parvint à nous dépeindre quelques-uns des grands bouleversements de cette fin de siècle. On assiste, en premier lieu, à tout le cheminement de la grande entreprise de Christophe Colomb. On nous parle de sa détermination, de ses croyances, des recherches qu’il a du faire, des alliances qu’il a du soudées et tout ce qui a permis à son périple fou de se réaliser. On voit également du coin de l’œil l’Inquisition menée par la reine d’Espagne, Isabelle la Catholique, et notamment, la migration forcée des juifs hors du territoire espagnol. Entre autres choses.

Outre ces grands instants d’Histoire, Orsenna a su dresser un décor extrêmement riche. Il ne néglige aucuns détails lorsqu’il évoque particulièrement la population de Lisbonne et l’affluence de son port qui fascine le personnage de Bartolomé. Il décrit également l’éducation de l’époque, les idées véhiculées par l’église (une terre plate, notamment) qui sont ancrées dans l’opinion publique comme des vérités absolues et que le personnage principal qualifie de « Sainte Ignorance », mais aussi la place que tentent difficilement la science et le savoir – jugés impie à l’époque puisque demeurant en contradiction avec les prêcheurs de la Bible – de se faire dans la société de la fin du Moyen-Âge.

La documentation d’Orsenna pour son roman est indéniable et c’est un réel plaisir à la lecture. Certes, L’Entreprise des Indes est plutôt romancé mais il s’appuie sur des faits bien précis et une connaissance de l’époque très enrichissante.

Ajoutons à cela un style très plaisant, et ce, malgré les quelques longueurs que j’ai pu décelé.

En sommes, L’Entreprise des Indes est le récit d’une fin d’époque, il est le témoin de la naissance de la civilisation que l’on connaît aujourd’hui. À travers les ambitions d’un navigateur un peu fou, on assiste aux progrès qui ont façonnés notre société et permis l’éveil du Savoir.

Un livre que j’ai trouvé réellement passionnant.

ON ADORE : La documentation sur laquelle s’appuie l’auteur pour construire son récit – Le choix de Bartolomé comme narrateur – les différents tableaux que nous offre l’auteur à la lecture – Le style.
ON REGRETTE : Quelques longueurs.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire