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jeudi 23 mai 2013

Lili bouquine : L'Ecole de la nuit de Deborah Harkness


Titre en VO :Shadow of night
Editeurs : Orbit (Calmann-Lévy)
Site de l’auteur :
http://deborahharkness.com/
Ma note : 10/10
Quatrième de couverture :
L'historienne Diana Bishop, issue d'une lignée de sorcières puissantes et le vampire Matthew Clairmont ont violé les lois de séparation des créatures. Lorsque Diana a découvert un manuscrit alchimique magique à la Bodleian Library, elle a déclenché une lutte dans laquelle elle est devenue liée à Matthew. Maintenant la coexistence fragile entre sorcières, démons, vampires et humains est dangereusement menacée. Cherchant la sécurité, Diana et Matthew ont voyagé dans le temps pour se retrouver à Londres, en 1590. Mais ils réalisent vite que le passé n'est un havre de paix. Retrouvant son ancienne identité en tant que poète et espion de la reine Elizabeth, le vampire retombe avec un groupe de radicaux connus sous le nom de l'École de la Nuit. Beaucoup sont des démons rebelles, les esprits créatifs de l'âge, dont le dramaturge Christopher Marlowe et mathématicien Thomas Harriot. Ensemble Matthieu et Diana chercheront le Londres des Tudor pour trouver le manuscrit insaisissable, l'Ashmole 782, et la sorcière qui va enseigner à Diana comment contrôler ses pouvoirs remarquables.

MON AVIS SUR LE LIVRE

Vous vous souvenez peut-être de mon enthousiasme à l’égard du Livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness, que je découvrais fin Décembre dernier et que je plaçais automatiquement parmi mes plus grands coup de cœur de 2012. La suite, L’école de la nuit a su me séduire de la même manière, voire même davantage.

Ce second tome est une suite directe du premier, et grâce à une ouverture in medias res, on nous plonge instantanément dans l’action. À la fin du Livre perdu des sortilèges, les protagonistes, Diana et Matthew, entreprenaient un voyage dans le temps afin d’aider Diana à comprendre le fonctionnement de ses propres pouvoirs, mais aussi de trouver plus d’informations sur l’Ashmole 782 toujours disparu et de comprendre la force de l’union du couple que forment les personnages principaux. Dès les premières pages de L’Ecole de la nuit nous sommes catapultés à Londres, au beau milieu de l’an 1590 où Matthew, notre vampire, a déjà vécu. Je suis particulièrement friande des voyages dans le temps, ils m’a toujours fascinés et j’aime les voir exploités dans la littérature. D’autant plus que la maitrise du contexte historique par l’auteure ajoute un éclat très réaliste sur le roman. On se croirait réellement au cœur de l’Angleterre Élisabéthaine – sans risquer d’attraper la peste ou que sais-je ? Le beurre et l’argent du beurre comme on dit, ce n’est pas beau ? –, en outre, l'époque nous est exposée à travers le regard de Diana, une jeune femme contemporaine comme nous, lecteur, qui devra s’adapter aux uses et coutumes de l’époque.

Malgré son doctorat en histoire, Diana se trouve bien des fois déconcertée. Les normes physiques de l’époque notamment lui causeront en premier lieu des problèmes. En effet, sa taille toute contemporaine détonne avec celle des femmes du XVIe, très menues. On la prend pour une armoire à glace, d’origine allemande peut-être – apparemment, les allemandes avaient la réputation d’être gigantesques et peu gracieuses – ce qui provoque au départ quelques railleries à son égard. Son accent également, très américain, paraît étranger aux gens de l’époque. Diana va aussi devoir apprendre à être une femme du XVIe siècle, ce qui échaude au départ la femme indépendante du XXIe siècle qu’elle incarnait jusqu’alors.

Il est d’ailleurs intéressant de constater la manière dont l’époque dans laquelle ils sont propulsés va s’infiltrer en eux, à la fois les dévier de leur route principale et en ouvrir d’autres. Aussi contradictoire que cela puisse paraitre, ils apprendront mieux l’un de l’autre dans l’Angleterre de la fin du XVIe siècle que dans l’époque à laquelle ils se sont rencontrés.

Diana évolue notamment beaucoup dans L’Ecole de la nuit, en tant que femme et en tant que sorcière. Elle se révèle à mesure de l’avancée de l’histoire, car si au départ, elle se rattachait à Matthew comme son seul repère dans un univers qu’elle ne connaissait pas, elle prend petit à petit son envole et emprunte le chemin qui la métamorphosera en la femme qu’elle était destinée à devenir. Au cœur d’un siècle où les femmes devaient une soumission respectueuse aux hommes, Diana s’émancipe bien plus qu’au XXIe siècle. Elle prend des décisions conséquentes pour son avenir, en apprend davantage sur sa magie, sur son passé et sur l’homme qu’elle aime également. Car Diana n’est pas la seule chez qui s’opère un curieux changement.

Matthew, dont on ne savait pas grand chose jusqu’alors, est rattrapé par son propre passé. Son caractère mue et devient assez énigmatique, notamment aux yeux de son épouse Diana. On découvre le vampire sous un autre jour, et lui même ne s’était pas attendu à une telle transformation. Ce tome nous dévoile de nombreux secrets que le personnage gardait alors bien enfouis en lui, on entre dans son univers, et avons un aperçu de cette part d’ombre dont il parle souvent. Diana, elle-même, apprend à connaître son mari et cette situation, d’ailleurs, va secouer leur couple à plusieurs reprises. Ils auront à traverser un certain nombre n’épreuves durant ce second tome, mais n’en ressortiront que plus forts.

Le voyage dans le temps est ici remarquablement exploité, c’est une véritable plongée dans l’Histoire. On y retrouve un univers concret – Diana, elle-même historienne constate que le passé n’est pas du tout comme il est raconté dans les livres, cette constatation rend l’aventure vraiment réelle et s’éloigne ainsi de la fable –, on y rencontre des personnages ayant existés comme Christopher Marlowe, Elisabeth Ier d’Angleterre, William Shakespeare pour ne citer que les plus connus. La découverte du XVIe siècle est également assez variée, puisque les personnages voyagent et nous montrent ainsi une plus vaste étendue de l’époque, puisque chaque emplacement géographique est régit par ses propres règles et selon un mode de vie bien précis. On vit différemment à Londres et au cœur de l’Auvergne, ou encore à Prague. Cette dimension du roman m’a semblée très intéressante.

On remarque également dans L’Ecole de la nuit une duplicité des intrigues. Certes, Diana et Matthew avaient entrepris ce voyage dans le temps avec un but très précis, mais en ont été plus ou moins déviés au fil de l’histoire. Ils sont confrontés à des problèmes qu’ils n’avaient alors pas envisagés et doivent en premier lieu les résoudre avant de se consacrer à leur quête initiale.

C’est un roman excellent qui suit la lignée du premier volume. On y trouve autant de rigueur dans le maniement de l’intrigue et des rebondissements, autant de maitrise dans les sujets exposés, autant de perfectionnement dans l’élaboration de l’univers et des personnages. C’est une perle ! Je le conseille à quiconque aime l’Histoire, le genre fantastique et les intrigues complexes et travaillées.

ON ADORE : La documentation de l’auteur – la plongée au XVIe siècle – les personnage et leur évolution – les différentes intrigues auxquelles ils sont confrontées – la plume de l’auteure.
ON REGRETTE : Quelques légères longueurs peut-être ?


4 commentaires:

  1. Il a l'air vraiment bien celui-là ! Je ne connaissais pas mais tu m'as donné envie de le lire ^^

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    1. Je te le recommande chaudement. Le tome 1 est tout aussi succulent ! ^^

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  2. Coucou J'ai moi aussi adoré ce livre! C'est un véritable coup de coeur!
    Bonne soirée

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