L'HISTOIRE QUE VOUS ALLEZ LIRE EST UNE FANFICTION QUI S'INSPIRE DE LA SELECTION DE KIERA CASS. ELLE PREND PLACE 3 MOIS APRES LA FIN DU DERNIER TOME DE LA TRILOGIE ET COMPORTE DONC QUELQUES SPOILERS. JE VOUS DECONSEILLE DE LIRE MON TEXTE SI VOUS N'AVEZ PAS TERMINE LA SAGA.
CHAPITRE 4
Lorsque je m’éveillai au beau milieu de la nuit, je ne trouvais pas Maxon à côté de moi dans le lit. Je me redressai sur un coude et sondai la chambre d’un œil fatigué. Rien. Maxon n’était pas là. La pièce était dans l’ombre, baignant simplement dans la lumière bleue de la lune. Il ne devait pas être plus de quatre heures du matin, ce n’était pas la première fois depuis son couronnement que Maxon se relevait en plein nuit, souvent préoccupé par ses obligations royales, mais cette fois je m’inquiétais pour lui.
Je m’extirpai de sous les draps et enfilai un long peignoir, la matière noble vint épouser ma peau avec douceur, je nouai la ceinture à ma taille et passai dans le salon. Personne. En sortant de la suite, j’interrogeai l’un des gardes qui était posté devant notre porte.
— Pourriez-vous me dire si le roi est sorti, je vous pris ?
Le garde, qui se prénommait Hart à mon souvenir, hocha poliment le chef.
— Oui, votre Majesté, il a dit avoir à faire dans son bureau.
— Merci…Hart.
Le garde eut un sourire.
— Sauf votre respect, Altesse, je m’appelle Evill.
— Oh…oui, euh…Merci Evill.
Il s’inclina légèrement. Je n’étais pas encore habituée à toutes ses courbettes et la manière pompeuse dont les gens se sentaient obligés de me parler. J’eus un sourire gêné à l’égard d’Evill et m’extirpai de la suite pour rejoindre Maxon dans son bureau, quand le garde m’interrompit brusquement.
— Ma reine, je dois vous accompagner. Ordre du roi.
J’eus un mouvement de recule, clignant des paupières sans comprendre.
— Mais…je ne vais nulle part à l’extérieur, je dois simplement traverser le couloir.
Le garde ne broncha pas. Je compris qu’il était inutile de protester, il avait reçu des ordres du souverain lui-même. Après tout, qui étais-je pour les contredire ? Seulement, son épouse…Me faire accompagné jusqu’au bureau de Maxon par un garder armé n’allant de toute manière pas me tuer, je ne cherchai pas le petite bête pour rien. Evill me laissa à l’entrée de la double porte du bureau royal, derrière laquelle je découvris mon mari penché sur une pile de document. Il leva les yeux vers moi dès que je pénétrai dans la pièce et me sourit. Je soupirai doucement puis m’approchai de lui.
— Tu as passé un journée éreintante, Maxon. Ton travail peut attendre, viens te recoucher.
Je passai derrière son fauteuil, entourai ses larges épaules de mes bras et plongeai mon nez dans son cou. Maxon attrapa les mains et les embrassa.
— Je ne peux pas, dit-il seulement.
J’eus un petit rire amusé.
— Bien sur que si…Aucune guerre civile ne va se produire parce que tu dors plus de trois heures d’affilées…
Il soupira, visiblement peu convaincu par ce que j’avançais.
— America, je…
Il se passa un main nerveuse dans sa chevelure puis se leva pour venir m’étreindre.
— Tous ces gens…à la mine. Ceux qui sont morts, ceux qui ont…la malchance d’être encore vivants…je n’arrête pas d’y penser et…
— De quelle malchance parles-tu ? Ils sont vivants, Maxon, ils vont se remettre de leur blessure pour a plupart. Tu étais là pour eux aujourd’hui, et c’est tout ce qui compte.
— Oui, ils s’en remettront…mais à quel prix ? Ce sont des Sept, America, la plupart de ses hommes étaient la seule source de revenus pour leur famille. Ils se tuaient à la tâche, littéralement. Pour tous ces foyers, qu’ils aient un défunt à pleurer ou non, c’est un désastre. Ils n’auront bientôt plus de quoi vivre et se retrouveront à la rue. Hommes, femmes et enfants…
Le discours de Maxon me rappela instantanément ma vie avant la Selection. Je me remémorai les dîners où ma mère servait mon père avant nous, nous apprenant qu’il devait être nourrit en premier car c’était celui qui permettait aux autres de manger en retour. Dans le règne animal aussi, nous pouvions observer ce phénomène, une mère se nourrissait toujours elle-même avant de nourrir son petit, pour une simple question de survis. Maxon avait raison, ces familles avaient tout perdu aujourd’hui. Je sentis, tout à coup, un poids énorme s’abattre sur mes épaules.
— J’essaie d’établir une loi, ou quelque chose qui puisse permettre à mon peuple de relever la tête lorsqu’une catastrophe pareille se produit, reprit Maxon, Il doit y avoir un moyen d’accorder à ces pauvres gens une subvention ou au moins des portions alimentaires pour qu’ils puissent subsister jusqu’au rétablissement des hommes, ou jusqu’à ce qu’un membre de leur famille soit en âge de travailler.
À cet instant, je crus que mon cœur allait exploser. Le sentiment qui m’envahit soudain était indescriptible et faisait vibrer chaque cellule de ma peau. En un instant, je réduisis la distance qui nous séparait et embrassai Maxon avec amour. Je quittai ses lèvres, le sourire jusqu’aux oreilles.
— Je suis si fière de toi, lui avouai-je dans un souffle.
Je crus voir une larme briller dans l’œil du roi de mon cœur, il m’attira à lui pour masquer son désarrois et me serra contre son torse. J’embrassai sa nuque avec tendresse. Nous demeurâmes ainsi un petit moment, nous câlinant silencieusement, jusqu’à ce que Maxon reprenne ses esprits. Il refusait de me dévoiler ses moments de faiblesse, il avait la fierté caractéristique des rois et je l’acceptais comme cela. Il se détacha doucement de moi, prit mes mains dans les siennes et embrassa mes doigts.
— Ne sois pas trop enthousiaste, souffla-t-il avec modestie, je n’ai fais que consulter quelques textes de loi, je n’ai encore aucune solution à proposer.
Je levai les yeux aux ciels et jetai un regard bref sur l’horloge accroché au mur.
— À quatre heures et demi du matin, ris-je, cela n’a vraiment rien de dégradant.
Maxon pinça les lèvres. Je commençai à bien connaître mon époux. Il était exigeant, et particulièrement avec lui-même. Il ne s’accordait aucune faiblesse, aucun répit. Je l’admirais pour cela, néanmoins je refusais qu’il se ruine la santé. Trop de gens comptaient sur lui, moi y compris.
— Maxon, tu es un roi, lui rappelai en lui frictionnant gentiment le bras, pas un surhomme. Sans sommeil tu ne seras que plus vulnérable, et tu as besoin de toutes tes forces pour diriger ce pays.
— Mais…
— Pas de mais, dis-je doucement en lui plaquant mon index sur la bouche, tu as besoin de dormir. Ne m’oblige pas à te donner un ordre.
Il savait que je n’oserais pas, mais il me sourit de bon cœur. Lorsqu’il hocha la tête en signe de résignation, je faillis crier victoire, au lieu de ça, je glissai ma main dans la sienne et l’entrainai avec moi jusque dans la chambre.