mardi 31 janvier 2012

Lili bouquine : Les visages, de Jesse Kellerman


Titre en VO : The Genius
Editeurs : Points (Sonatine pour le grand format)
Site du livre/de l’auteur : http://www.jessekellerman.com/
Ma note : 9/10
Quatrième de couverture : La plus grande œuvre d’art jamais créée dort dans les cartons d’un appartement miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d’exposer ces étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé d’innocents portraits d’enfants. Le succès est immédiat, le monde crie au génie. Mais un policier à la retraite croit reconnaître certains visages : ceux d’enfants victimes de meurtres irrésolus…

MON AVIS SUR LE LIVRE

J’ai adoré me plonger dans cette aventure pleine de rebondissements et qui m’a tenue en haleine jusqu’à la dernière ligne. Jesse Kellerman, en plus de magner une plume tout bonnement magnifique, sait entretenir le suspens, c’est indéniable. Du début à la fin, les questions fusent dans notre esprit et ne trouvent une réponse qu’en temps voulu. Un timing parfait qui fait toute la singularité du livre.

Les visages est un roman poignant, entrainant, dans lequel s’illustre un personnage, Ethan Muller, galeriste d’art à New York, tout à fait attachant. La trentaine, en froid avec son père qui n’approuve pas son mode de vie, tandis qu’il n’est, lui-même, pas réellement en phase avec l’existence qu’il mène, lui aussi s’interroge longuement au cours du récit, il ne cache rien, comme un livre ouvert, il va partager avec le lecture la moindre de ses impressions. Le jour où il tombe sur l’œuvre de Victor Crake – des milliers de dessins tous plus brillants les uns que les autres et semblant avoir un lien étrange entre eux – tout bascule dans sa vie. Il se trouve obnubilé par ce chef d’œuvre, et le lecteur prend très facilement part à son obsession. Directement reliés à ses pensées les plus profondes, on l’accompagne dans sa réflexion tout au long de l’histoire.

On se retrouve très vite à mener l’enquête, à se questionner au même titre qu’Ethan. On a envie d’en savoir plus sûr cette œuvre mystérieuse, sur son auteur. Qui est ce Victor Crake, pourquoi a-t-il disparu ? A-t-il un lien avec les meurtres des jeunes enfants dont les portraits sont présents dans son œuvre ? Une intrigue fascinante et extrêmement bien ficelée. On sent très clairement le travail de recherche qu’a pu faire Jesse Kellerman et c’est très agréable de lire un écrivain qui sait de quoi il parle et qui, en plus de cela, parvint à nous intéressé à son histoire, au point d’en faire une obsession ou presque.

L’enquête est également ponctuée de petits interludes où l’on nous compte l’histoire d’une famille depuis la fin du XIX siècle – moment où l’un d’entre eux installe son commerce aux Etats Unis, jusqu’à nos jours. La famille de notre protagoniste qui, selon ce qu’on apprend, à beaucoup de squelette dans ses placards. Des petites pauses dans le récit, constructives qui plus est puisqu’elle nous permettent d’en apprendre d’avantage et qui font progresser l’enquête mine de rien – bien qu’au début on se questionne sur l’intérêt de ces intermèdes.

Le seul reproche que je pouvais éventuellement faire à ce roman, c’est son caractère descriptif qui peut en rebuter quelques-uns. Pour ma part, cela ne pas gêner, que du contraire, j’ai aimé que l’on m’expose les moindres petites détails de l’histoire, aussi ne puis-je que vous conseillé ce roman.


ON ADORE : Le personnage principal, l’intrigue, le suspens, la plume de l’auteur
ON REGRETTE : un style un poil trop descriptif.



lundi 23 janvier 2012

Lili bouquine : Un goût d'interdit, d'Eden Bradley


Titre en VO : The lovers
Editeurs : Harlequin
Site du livre/de l’auteur : /
Ma note : 2/10
Quatrième de couverture : En décidant de rejoindre un groupe d'écrivains en résidence dans une magnifique propriété au bord de l'océan, Bettina a l'impression, pour la première fois de sa vie, d'oser franchir ses propres limites. Car même si elle a déjà échangé des messages avec les membres du groupe, ils demeurent, au fond, des inconnus - ce qui, précisément, l'excite et l'effraye tout à la fois.
Mais elle ne s'attendait pas à ce que l'expérience dépasse à ce point ses espérances, et bouleverse ses certitudes, en éveillant chez elle des désirs dont elle ignorait tout. Comme la violente attirance qu'elle éprouve pour la belle Audrey, qui la caresse ouvertement du regard. Ou comme le sentiment encore plus fort qui monte en elle quand elle voit Jack, le séducteur du groupe, embrasser Audrey sans aucune retenue : une intense jalousie, aussitôt étouffée sous l'envie, irrépressible, de se joindre à eux...

MON AVIS SUR LE LIVRE

J’avoue ne pas avoir grand chose à raconter à propos de ce roman, je l’ai lu très vite, davantage pour m’en débarrasser et dégrossir rapidement ma pal que pour en savourer la lecture. Je ne m’attendais pas à quelque chose de mirobolant, mais j’avais quelques espérances. Il s’est avéré que ce roman n’avait strictement rien d’exceptionnel. Aucune originalité, des personnages plats, des dialogues assez mous et parfois invraisemblables et – puisqu’il s’agit d’une romance, parlons-en – des scènes érotiques sans grand intérêt, trop redondantes et profondément ennuyeuses.

Si encore on pouvait retenir le style. Rien chez Eden Bradley ne semble être là pour embellir son histoire, les mots semblent jetés vulgairement sur une feuille de papier, sans avoir été travaillé plus que cela. Un rendu trop mécanique à mon gout, toute magie occulté. Ce que je trouve regrettable pour un roman d’amour.

Il ne nous reste plus qu’à se rabattre sur les personnages, peut-être nous reste-t-il un peu d’espoir ? Eh bien non. Du cliché, du cliché et encore du cliché ! Je vous le donne en mille : une fille timide complètement sédentaire, Beth, le stéréotype parfait de l’écrivain asociale et mal dans sa peau. On imagine sans mal son profil : une vie sentimentale désastreuse, et une vie sociale réduite à son écran d’ordinateur. De l’autre côté, nous avons son opposé le plus parfait, Jack, brun ténébreux qui fait tomber les femmes comme des mouches, charismatique au possible, mystérieux tout en demeurant très avenant. Le tombeur qui ravi de nombreux cœur, incapable de se poser dans une relation. Le mâle type autrement dit. L’éventail des personnages secondaires n’est guère plus original, je vous épargne donc les détails.
Au delà de leur banalité, les personnages nous paraissent irréels, d’abord parce qu’ils représentent des clichés, mais surtout parce que leur comportement de concordent absolument pas avec ce qu’ils sont censés être. Je m’explique, moi qui croyais avoir affaire à des adultes, disons proche de la trentaine, j’ai cru avoir sous les yeux une bande d’adolescents en rut qui découvre la vie et ses plaisirs. Une véritable colonie de vacances plutôt qu’un regroupement d’écrivains comme le décrivait la quatrième de couverture. J’ai été très déçue.

À cela je n’ai rien de plus à ajouter, peu d’éléments dans ce livre on su retenir mon attention. Je me suis profondément ennuyée durant cette lecture. Ca se lit aussi vite que ça s’oublie.

ON ADORE : Pas grand chose.
ON REGRETTE : manque d’originalité, de vraisemblance, des personnages et des dialogues trop plats.



lundi 16 janvier 2012

Lili bouquine : Les Vampires de Chicago, t.4, de Chloé Neill


Titre en VO : Hard bitten
Editeurs : Milady
Site du livre/de l’auteur : http://www.chloeneill.com/
Ma note : 7/10
Quatrième de couverture : Depuis que les métamorphes ont eu la mauvaise idée de révéler leur existence, les humains manifestent contre nous et campent devant les grilles de la Maison Cadogan. Et ce n’est pas la disparition de trois femmes attaquées par des vampires qui va arranger nos affaires.
Alors, à charge pour Ethan et moi de rétablir l’ordre dans nos rangs. Pas sûr que cette enquête nous permette de mieux nous entendre ! Mais nous avons tout intérêt, car si nous n’arrêtons pas nous-mêmes les coupables, le maire de Chicago prendra de sévères mesures de rétorsion…

MON AVIS SUR LE LIVRE

La première chose que j’ai pensé en refermant le livre a été « Quoi ?!! Mais c’est pas vrai ! » Visiblement, Chloé Neill aime jouer avec les nerfs de ses lecteurs. Si j’avais littéralement adoré le troisième opus des aventures de Merit, cette chère vampirette au caractère trempé, prête à dégainer son katana à tout moment, ce tome-ci en revanche me laisse perplexe. Plus que cela d’ailleurs, j’avoue être dans l’incompréhension des plus totales, notamment en ce qui concerne la fin rocambolesque à laquelle nous avons le droit. Un final qui s’apparente amèrement à un épisode du Jour où tout à basculé. Je caricature un peu peut-être. Quoiqu’il en soit, cette bombe que lâche l’auteure à la toute fin du livre m’a gâché ma lecture, j’ai trouvé ça dommage.

En outre, j’admets que le roman comporte quelques qualités, notamment le fait que Merit, pour la première fois, se retrouve à mener l’enquête seule – j’entends par là, sans Ethan qui lui se voit très occupé à la maison Cadogan, entre les menaces d’arrestation du maire de Chicago, et les menaces de mise sous tutelle de sa maison par le Présidium de Greenwich –, son rôle de Sentinelle commence à prendre plus d’empleur et on la voit petit à petit prendre son envol. On ne peut pas vraiment dire qu’elle était inactive dans les tomes précédents, ce serait mentir, mais dans celui-ci elle ne peut plus s’appuyer sur Ethan et s’en sort d’ailleurs très bien. Elle s’épaule néanmoins de l’équipe de médiation de Chicago que constitue entre autre son grand père, Jeff et Catcher, ainsi que de Jonah, capitaine de la garde la maison Grey. Personnage que l’on voit apparaître dans le tome précédent lorsqu’on lui propose un poste au sein de la Garde Rouge (= organisation secrète de vampires), Jonah aurait dû être son binôme. Ici, la jeune femme se fait une idée du duo qu’ils auraient pu former, et je dois avouer que moi-même j’ai été convaincue. Reste à savoir ce qu’en fera Chloé Neill.

L’enquête en elle même est intéressante – histoire de soirées prohibées, de manipulation, de drogue –, néanmoins, elle traine un peu en longueur. Les différents éléments mettent du temps à nous parvenir ce qui ralentit atrocement le rythme de lecture. Cela contraste aussi très désagréablement avec la fin du bouquin, qu’on voit à peine arriver et qui défile sous nos yeux à une vitesse folle. Si bien que l’on peut avoir du mal à réaliser ce qu’il se passe.
L’intrigue est également moins riche en combat, contrairement au tome précédent qui, lui, envoyait du lourd. Les métamorphes sont aussi moins présent.
Quelques points assez négatifs, je l’admets, cependant, on ne peut pas enlever le suspens qui perdure jusqu’à la fin. Chloé Neill a l’art et la manière de nous faire se poser des questions, puis de nous surprendre à la toute fin.

Je regrette aussi l’état stagnant dans lequel s’encre la relation d’Ethan et Merit, à la fin du troisième volume on s’attendait à voir leur couple évoluer, c’est la raison pour laquelle j’ai été très déçue de voir qu’il ne se passait pas grand chose. Ethan se voyait accablé de nombreuses accusations, quand à Merit avait une enquête sur les bras, ce qui n’a en rien facilité les choses.

De tous les tomes de la série, c’est celui qui m’a le moins emballé. Il m’a bouleversé, certes, mais pas en bien. Je continuerais probablement de suivre la série, néanmoins j’avoue avoir un peu peur de ce que je vais trouvé dans le tome 5.


ON ADORE : Le travail en solitaire de Merit.
ON REGRETTE : La fin.


dimanche 15 janvier 2012

Baby-Challenge Bit-lit (Livraddict)


Hello mes petits lapin dévoreurs de livres !
Je me suis enfin décidée à participer à un challenge organisé par Livraddict. Après tout, c'est assez sympa, et ça permet de se rapprocher des autres participants, et comme un blog est avant tout construit sur une idée de partage, je me dis, pourquoi pas ? J'ai donc choisi de prendre part au baby-challenge Bit-lit, puisque, comme vous le savez, les vampires, les loup-garous, magiciens et autres goules sont mon lot quotidien.
Sur une sélection de 20 titres, je vais devoir en lire le maximum, je pars néanmoins avec quelques points d'avance puisque j'en ai déjà lu quelques-uns.
Vous trouverez la liste complète, que je tacherai d'éditer le plus souvent possible, ci-dessous.

1 ~ Vampire Academy, tome 1 de Richelle Mead
2 ~ Les Chroniques de MacKayla Lane, tome 1 de Karen Marie Moning
3 ~ Chasseuse de la nuit, tome 1 de Jeaniene Frost - Lu
4 ~ Mercy Thompson, tome 1 de Patricia Briggs - Dans ma pal
5 ~ Rebecca Kean, tome 1 de Cassandra O'Donnel
6 ~ La Communauté du sud, tome 1 de Charlaine Harris - Dans ma pal
7 ~ Georgina Kincaid, tome 1 de Richelle Mead - Lu
8 ~ La Confrérie de la dague noire, tome 1 de J.R. Ward - Lu
9 ~ Anita Blake, tome 01 de Laurell K. Hamilton - Lu
10 ~ Chasseuse de vampires, tome 1 de Nalini Singh
Dans ma pal
11 ~ Les Ombres de la nuit, tome 1 de Kresley Cole - Lu
12 ~ Queen Betsy, tome 1 de Mary Janice Davidson - Lu
13 ~ Alpha & Omega, tome 1 de Patricia Briggs -
14 ~ Femmes de l'Autremonde, tome 01 de Kelley Armstrong
15 ~ Une aventure d'Alexia Tarabotti, tome 1 de Gail Carriger
16 ~ Kate Daniels, tome 1 de Ilona Andrews
17 ~ Rachel Morgan, tome 1 de Kim Harrison
18 ~ Sarah Dearly, tome 1 de Michelle Rowen
19 ~ Vampire City, tome 1 de Rachel Caine
20 ~ Les Vampires de Chicago, tome 1 de Chloe Neill - Lu

samedi 7 janvier 2012

Qu'ai-je fait de ce mois de Décembre


Comme tout le monde, mon mois de Décembre a été chargé. On achète des cadeaux pour nos proches, on passe les fêtes ensembles et on prend au moins une semaine pour s'en remettre, après ça on jure de ne manger plus des légumes et d'aller se coucher tous les soirs après bonne nuit les petits (mais bien sur...). Autrement dit, ce n'est pas le meilleur moment dont on puisse rêver pour dégrossir sa Pal puisqu'on passe le plus clair de notre temps à faire autre chose que de la lecture. En tout cas pour moi, ça n'a pas été le cas. Fin novembre ma pile à lire s'élevait à 37 volumes, m'en voilà avec 40 sur les bras. Mais on ne se décourage pas, l'année vient tout juste de commencer et s'annonce riche en bonnes découvertes !

Lili se la joue grande journaliste : Interview de Manon Toulemont



Salut, mes canards !
Je reviens aujourd’hui avec un billet un peu spécial, inédit sur Lili bouquine, et qui, je suis sûre, vous fera plaisir autant qu’à moi. Vous n’êtes pas sans savoir l’immense coup de cœur que j’ai eu pour le roman de Manon Toulemont Symfonia, tome 1 : l’ouverture (dont vous retrouverez la revue ici), un thriller fantastique qui m’avait littéralement transcendé (et je n’exagère pas). Tellement, que je n’ai pu m’empêcher de contacter l’auteure qui a accepté, dans sa grande bonté, de m’accorder une interview. La voici, la voilà, mes amis, je vous laisse en découvrir davantage sur cette saga qui vaut la peine d’être lu !


Lili bouquine — Manon, à dix-neuf ans, tu viens de signer ton premier roman, Symfonia, aux Editions du Rocher. Une perspective d'avenir autrement dit, comment vis-tu cette expérience ?

Manon Toulemont — Il n'y a pas de mots pour décrire la joie qui m'a envahie le jour où mon manuscrit a été accepté. J'attendais cet instant depuis le jour où j'avais commencé à écrire ce roman, c'est-à-dire presque un an et demi, dont six mois à lister frénétiquement toutes les maisons d'édition de France (ou presque) afin de leur faire parvenir mon travail. Les lettres de refus que j'ai reçues au début m'ont carrément démoralisée, j'étais très stressée. Alors de voir aujourd'hui Symfonia sur les étalages des librairies... C'est juste énorme. Ca me motive pour continuer, m'améliorer, et en faire pour de bon mon métier.


Lili bouquine — C'est le premier roman que tu publies, mais est-ce le premier que tu écris ? Des écrits de jeunesse, peut-être, trônent à l'abri dans ton ordinateur ?

Manon Toulemont — C'est mon premier roman intégralement rédigé. J'écris des histoires depuis l'enfance, mais le plus souvent il s'agissait plutôt de simples textes sans vraiment d'intrigue, de poèmes, ou de petites nouvelles. Je me rappelle que lorsque j'avais 14 ans j'ai écrit une cinquantaine de pages de ce qui aurait pu devenir un roman si je n'avais pas abandonné. Je n'étais pas encore assez mature pour tenir une histoire sur le long terme, mais l'univers était déjà plutôt sombre et mettait en scène des créatures fantastiques. J'écris aussi un journal intime que j'ai commencé à 15 ans et à travers lequel j'ai forgé mon écriture (il fait 950 pages aujourd'hui ! XD)


Lili bouquine — A-t-il été difficile pour toi de trouver un éditeur ? Symfonia a-t-il subi des remaniements en vue de sa publication ?

Manon Toulemont — Comme je le disais plus haut, j'ai d'abord essuyé un certain nombre de refus. Ce fut une période très difficile, car je n'imaginais pas ma vie autrement qu'en tant qu'écrivaine. Je ne comprenais pas pourquoi mon manuscrit ne plaisait pas. Il faut dire que les éditeurs ne justifient pas leurs rejets ; avec le nombre de textes qu'ils reçoivent ils ne peuvent pas rédiger un argumentaire pour chaque candidat, mais du coup je ne savais pas ce qui clochait ! D'autant que j'étais très susceptible et que je me braquais souvent contre les critiques... Et puis j'ai retrouvé totalement par hasard une amie qui travaillait au service de fabrication des Editions du Rocher, et qui a été correctrice avant cela. Je lui ai montré mon manuscrit, elle l'a aimé, et m'a aidé à remanier le début. En effet le premier chapitre nécessitait de grosses modifications. Une fois cela fait, elle l'a montré au directeur des Editions du Rocher, qui a accepté de se lancer dans l'aventure. Il y a ensuite eu beaucoup de corrections, car la version initiale souffrait de nombreuses longueurs, les personnages n'étaient pas forcément tout à fait aboutis, le style était parfois trop lourd ou redondant. Mais le fait de savoir que je ne travaillais pas pour rien m'a ultra motivée pour bosser là-dessus, avec les conseils avisés de mon amie correctrice qui s'est beaucoup investie pour moi. Et enfin, après six mois de travail intensif, Symfonia tel que vous pouvez le lire est né !


Lili bouquine — As-tu eu un regard sur la couverture, sur la mise en page ? D'ailleurs que penses-tu de ce visuel ?

Manon Toulemont — J'ai proposé des idées pour la couverture, mais elles n'ont pas été retenues (apparemment ça ressemblait trop à une saga déjà existante). Ma correctrice m'a expliqué que d'une manière générale, les auteurs n'ont pas leur mot à dire à ce sujet. J'ai trouvé ça un peu idiot, mais bon, je les ai laissé faire... Et si le résultat m'a beaucoup surprise, je dois dire qu'il ne m'a pas déçue. D'ailleurs j'ai pu constater que les lecteurs l'aiment beaucoup ! Le studio de création des Editions du Rocher a fait un sacré beau boulot. Pour ce qui est de la mise en page, mon amie s'est chargée de tout ; c'est elle l'experte pour ce genre de détails ! Je me suis contentée de découper les différents chapitres.


Lili bouquine — Dans ce premier tome, tu nous délivres un univers bien à toi, assez singulier, tu fais intervenir des créatures peu communes dans la littérature fantastique, je pense notamment aux sirènes avec ce fameux Ange qui ravit déjà de nombreux cœurs, d'où te sont venu ces idées ?

Manon Toulemont — Mon imaginaire a toujours été peuplé de créatures surnaturelles. Je ne sais pas trop d'où ça me vient, en fait ! Les personnages de Symfonia sont une « version améliorée » des êtres qui hantaient mes rêveries d'adolescente depuis des années. J'ai aussi une certaine tendance à imaginer des tueurs en série, comme ce premier roman le montre très bien... Je suppose que mes compagnons imaginaires reflètent chacun une part de ma personnalité, de mes expériences, mais aussi de mes peurs et de mes désirs. Ils sont l'incarnation de tout ce que j'ai pu ressentir au cours de ma vie et me servent d'exutoire.


Lili bouquine — On retrouve dans Symfonia toutes les qualités idéales pour un bon thriller fantastique, on peut dire que tu as su entretenir le suspens jusqu'au bout, d'ailleurs, des questions fulminent encore dans nos esprits même après fermeture du livre. Travailles-tu ton texte avec minutie, ou bien est-ce que cela te vient naturellement ?

Manon Toulemont — Pour le premier tome, ce fut très instinctif. J'ai d'abord imaginé les personnages, et ensuite j'ai construit une intrigue autour d'eux. Le thème du serial killer me passionnait, donc j'ai tout de suite su que le roman commencerait par un meurtre, et qu'on serait dans la tête du tueur. Le côté fantastique s'est rajouté automatiquement. Puis j'ai laissé les évènements se dérouler dans ma tête, comme dans un film. Parfois ça venait tout seul, parfois je devais me laisser un peu de temps pour qu'une idée se concrétise. Les péripéties me venaient souvent dans le désordre, et j'ai inventé des liens logiques entre elles afin que l'ensemble se tienne. Souvent je savais que tel ou tel personnage devait arriver en un point précis, et alors je me disais « quels évènements pourraient se produire qui le mèneraient là où je veux ? » Des hypothèses me venaient, je faisais le tri, et puis je recommençais avec le personnage suivant. J'avais déjà écrit les trois quarts du livre avant de savoir comment se terminerait l'histoire ! Pour le deuxième tome je réfléchis plus à l'avance, car il est assez complexe et je ne veux pas risquer que ça parte dans tous les sens. Mais dans l'ensemble mes idées me viennent toujours assez naturellement.


Lili bouquine — On dit aussi que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, à l'écrivain de lire beaucoup pour mieux écrire. On imagine que tu aimes la lecture ? Des thrillers fantastiques ? Quels sont tes titres favoris ?

Manon Toulemont — Curieusement, quand Symfonia a été publié cela faisait plusieurs années que je ne lisais presque plus. Je n'ai repris un rythme de lecture plus régulier qu'après sa sortie. Mais je pense que j'aurais mieux fait de commencer avant, car en lisant d'autres livres j'aurais pu apprendre à repérer les erreurs courantes, et ainsi à ne pas les commettre ! Du coup maintenant j'essaie de me rattraper. ^^ Mes lectures sont assez diversifiées, et parmi mes titres favoris on trouve aussi bien des classiques comme « Le Portrait de Dorian Gray », que des thrillers comme la saga « Dexter » ou encore « Au-delà du mal », la saga « Harry Potter », des livres de Stephen King, des récits d'aventure dans la nature sauvage (mon dernier en date : « Le Tigre », de John Vaillant)... et pas mal de mangas !


Lili bouquine — Ton roman rencontre un franc succès, notamment sur la toile où ton livre est passé au peigne fin par de nombreux bloggeurs et bloggeuses. Tu récoltes beaucoup d'éloges, il faut le dire, mais aussi quelques critiques un peu négatives. On te reproche le plus souvent de privilégier le personnage de Pacôme au détriment des autres, qu'as-tu à répondre à cela ?

Manon Toulemont — Ah, les critiques négatives... Ma hantise !! Chaque fois que je tombe sur une chronique mon cœur bat la chamade ! Mais fort heureusement la plupart sont en effet très positives, ce qui me fait immensément plaisir et me donne envie de me surpasser pour la suite. Concernant Pacôme, c'est vrai qu'il tient le rôle principal dans ce premier tome, ça s'est construit comme ça... Au début les personnages étaient mieux équilibrés, mais ma correctrice m'a fait remarquer que certains passages les mettant en scène ne faisaient que ralentir l'intrigue, donc il y a eu pas mal de suppressions, d'où un déséquilibre à la fin. Mais d'un autre côté, l'histoire de ce premier tome est déclenchée par Pacôme, donc forcément elle s'est naturellement centrée sur lui. Vu le nombre de péripéties, si j'avais consacré autant de temps à tous les autres personnages, le roman aurait fait 800 pages et l'intrigue serait devenue incompréhensible ! Mettre un peu à l'écart certains protagonistes s'est avéré nécessaire pour que le livre demeure cohérent. Mais les choses changent dans le tome 2 : leurs rôles sont beaucoup plus équilibrés (enfin, pour l'instant XD).


Lili bouquine — On compare également ton roman à X-men, ou encore Harry Potter. Pourtant, il ne me semble pas, après avoir lu et prit connaissance de ton univers, que tu as le projet de fournir des baguettes magiques à tes personnages, de les faire voler sur des balais volant, ou encore de les laisser courir au secours de l'humanité, vêtue de combi en cuir moulant, à bord de leur jet multi-fonctions. Qu'en dis-tu ?

Manon Toulemont — MDR, effectivement ça ne va pas du tout se passer comme ça ! Maintenant, je comprends que certains lecteurs puissent voir des similitudes avec ces deux sagas : une école de magie est évoquée sans qu'on sache encore trop de quoi il retourne, or quand on dit « école de magie », le nom de Harry Potter s'impose d'emblée comme référence. Mais bien que présentant en apparence des points communs avec Poudlard, l'Institut Evnôm ne fonctionne pas de la même façon ; c'est un univers beaucoup moins fantasque, plus sombre et plus rationnalisé. La fantaisie demeure présente mais elle est assez ancrée dans le réel, et il n'est pas question de baguettes magiques ni de balais volants. Je ne vous en dis pas plus pour le moment ! Concernant X-Men (une série que j'aime d'ailleurs beaucoup), on peut trouver un lien dans le fait que nous avons une bande de héros surnaturels aux pouvoirs variés, qui évoluent dans un univers urbain et moderne. L'Institut Evnôm et Dragon Rouge peuvent rappeler les « clans » de cette saga. Mais en réalité c'est assez différent aussi, et il n'y aura pas d'histoire de rivalité entre les deux. Ces deux pôles évoluent indépendamment, et c'est la venue d'un troisième élément perturbateur qui va créer un lien inattendu... Je vous laisse découvrir !


Lili bouquine — Tu as annoncé récemment sur ta page facebook qu'un tome 2 est prévu, et sera publié pour la rentrée 2012 aux Editions du Rocher, tu es contente j'imagine, car ce n'était pas gagné d'avance ?

Manon Toulemont — Oui, j'ai encore réduit mon temps de vie pour cause de stress pendant les deux premiers mois qui ont suivi la sortie du livre, car l'éditeur m'avait prévenue que si les ventes n'étaient pas satisfaisantes, le deuxième tome ne serait pas publié chez eux. J'étais donc très inquiète, et le soulagement fut grand lorsque j'ai appris que les Editions du Rocher étaient partantes pour la suite ! Reste plus qu'à l'écrire, maintenant !


Lili bouquine — Travailler avec une date butoir est un exercice différent, je suppose, comment appréhendes-tu cette expérience ?

Manon Toulemont — C'est sûr que lorsqu'on m'a expliqué au mois de décembre que le manuscrit devrait être rendu pour le mois de mai... Seigneur ! Heureusement que j'avais déjà commencé à l'écrire ! J'essaie de rédiger de nouvelles scènes chaque jour pour conserver un bon rythme, car je ne peux pas me permettre de laisser traîner les choses dans ces conditions. Mais j'aime bien avoir une date fixe : ça me motive et ça m'empêche de me relâcher. Et surtout, ça me prouve qu'on porte de l'attention à mon travail et qu'on me considère comme capable de me comporter en tant qu'auteure « pro », ce qui est très important pour moi.


Lili bouquine — Un petit jeu maintenant pour conclure cette interview. Et si tes personnages s'adressaient à tes lecteurs, ça donnerait quoi ?

Manon Toulemont — Houlà, je ne m'y attendais pas, à celle-là ! XD Alors, un petit mot... Une seconde, je vais chercher tout le monde... Ah tiens, je viens de dénicher Pacôme dans sa nouvelle chambre du Dragon Rouge.

Pacôme : Euh, bonjour... Si vous me lisez c'est peut-être parce que vous avez suivi le récit de mes désastreuses aventures dans le premier tome de Symfonia, ou que vous êtes sur le point de les lire... Je dois dire que ça m'embarrasse un peu, car l'intrigue ne me place pas vraiment sous mon meilleur jour. Ok, j'avoue que je ne suis sans doute pas le vampire le plus malin ou le plus élégant qui soit, mais je trouve quand même que Manon aurait pu m'épargner ; il ne m'arrive que des catastrophes, et je n'ai pas l'impression que ça va s'arrêter ! Je vous jure, y a des fois, j'aurais préféré être dans Twilight... Mais bon, j'espère que vous continuerez à m'accompagner, ça me fait du bien de me sentir soutenu dans mes malheurs.

Pff, jamais content celui-là. C'est vrai que je me défoule un peu sur lui, le pauvre... Ah, mais voilà Ange qui revient d'une petite baignade.

Ange : Tiens, vous êtes là ? C'est très aimable de nous rendre visite. Je sais que vous avez tous été affreusement contrariés de ne pas me voir plus souvent dans le premier tome, et c'est tout à fait compréhensible. J'ai préféré laisser planer un peu de mystère autour de mon personnage, car je suis très complexe et il faut me découvrir petit à petit pour apprécier toute la finesse de ma psychologie. Oui, je sais que vous vous languissez de me retrouver car je vous fascine, mais ne vous en faites pas : le deuxième tome me dévoile beaucoup plus...

Eh ben celui-là, on ne peut pas dire qu'il brille par sa modestie ! Mais je l'aime bien, alors je le laisse faire. De toute manière je lui réserve quelques surprises qui risquent de mettre à mal son stoïcisme... Allons à l'Institut Evnôm retrouver les trois autres. Olympe se trouve justement sur le pont devant le château.

Olympe : Ne vous approchez pas trop, je suis dangereuse ! Si, c'est vrai ! Les pouvoirs surnaturels qui ont dévasté mon appartement dans le premier tome ne se sont pas du tout calmés, au contraire... Je ne voudrais pas risquer de vous blesser sans le vouloir. Ou même de vous tuer. Le professeur Tubert tente de remédier à mon problème de contrôle mais ce n'est pas très concluant. En attendant je suis un danger public, et croyez-moi, c'est lourd. Très lourd. J'espère que Manon va vite faire évoluer ma situation !

Pas de panique, j'ai ma petite idée sur la question... Mais je vais encore jouer un peu aux catastrophes, c'est plus amusant. ^^ Nous retrouvons Alice qui revient d'une escapade dans la forêt de Brocéliande.

Alice : J'aime bien cette forêt. Elle est peuplée de créatures pas toujours sympathiques, dont certaines m'ont déjà causé des soucis, mais elle m'attire irrésistiblement. Et puis Jéricho est là pour me protéger. Vous me prenez pour une folle parce que j'ai une voix intérieure ? Parce que j'ai de violentes pulsions ? Vous n'avez encore rien vu ! Car il semblerait bien que mon frère Pacôme m'ait légué une partie de ses instincts prédateurs... Je ne suis pas une ado comme les autres, vous êtes prévenus.

La crise d'adolescence, que voulez-vous... Et nous terminons avec Joseph, qui erre dans la bibliothèque.

Joseph : Il faut dire que je me demande souvent ce que je fais là... C'est vrai, je n'ai rien voulu de tout ça, moi ! J'étais un étudiant ordinaire (bon, oui, je vois des morts dans mes rêves, mais je m'en accommodais très bien) jusqu'à ce qu'un salaud de vampire meurtrier m'embarque dans sa cavale ! Et maintenant je me retrouve officiellement diagnostiqué télépathe, donc tous les fantômes du coin vont me harceler... Je n'aurais jamais dû prendre le métro ce jour-là... Vous qui êtes témoin de la profonde injustice dont je suis victime, s'il vous plaît, dites à l'auteure de ne me laisser tranquille ! Aidez-moi !

Et puis quoi encore ? T'as signé, t'es sous contrat, tu resteras jusqu'à la fin de la saga ! Et j'ai pas l'intention de t'accorder un traitement de faveur !

Bon, comme vous le constatez, je collabore avec une joyeuse bande d'énergumènes... J'espère que leurs prochaines aventures vous plairont et que Symfonia vous apportera beaucoup de plaisir ! A très bientôt !