jeudi 28 mars 2013

Lili vadrouille : Salon du livre 2013 de Paris.


Vendredi 22 Mars, j’arrive au Salon du Livre. La vue des étales bourrées à craquer de livres en tout genre et qui s’étendent à perte de vue me donne le vertige. Comme un enfant qui entre dans une gigantesque confiserie, je m’avance le cœur battant dans la jungle de lecteurs, tous venus profiter de ce long week-end consacré à leur grande passion. Je me sens comme dans une autre dimension, et crois même rêver. Il faudrait presque que je me pince pour me prouver qu’il s’agit là de la réalité, mais trop occupée à m’émerveiller à droite et à gauche, je n’y songe pas une seconde.

Rapidement, je rencontre d’autres bloggeuses. Je retrouve d’abord Tessa Garnier, The Chouille et Karline sur le stand Milady Romance (cf diaporama photo). Les voir en vrai me fait bizarre, et je suis ravie de faire un petit tour des allées avec Tessa.

Je tombe enfin sur Galleane, avec qui j’avais rendez-vous. Nous passons presque tout le reste de l’après-midi ensemble, nous rencontrons une petite partie de l’équipe Rebelle Editons : Astrid Lafleur, Cécilia Correia (La guilde de Nod, Les aventures d’Aliette Renoir) et Sophie Jomain (Les étoiles de Noss Head, Felicity Atcock, Pamphlet contre un vampire). Nous nous séparons pour une petite heure, durant laquelle je flâne dans les rayons des Editions Flammarion et J’ai lu. J’achète le tome 1 de Rebecca Kean, et fait dédicacer l’ouvrage par Cassandra O’Donnell que j’ai trouvée très accessible et très sympathique, en plus d’être jolie. Olivier Peru, qui signe ses livres juste à côté est également assez charmant, mais hélas, je ne possède, ni n’ai jamais lu aucune de ses publications. Pour une autre fois, me dis-je !

C’est alors qu’une véritable tornade s’abat sur moi : Jess qui me saute dans les bras. Son humeur joviale, ses cris d’hystérie et ses petits sauts de joie m’enchantent dès la première seconde. Elle me fait oublier les heures de piétinage que j’ai dans les jambes et accroche un sourire à mon visage. Avouez que là, si on était dans un film américain, vous seriez déjà en train de pleurer, non ?

Je reste avec Jess et Galleane jusqu’à la fermeture du salon. Nous rencontrons Marie, chez Pocket Jeunesse, qui tente m’apprivoiser avec ses P’tites Poules mais je résiste. Puis retournons chez Rebelle, et tandis que Jess fantasme à haute voix avec Astrid Lafleur sur la plastique de Shumy, j’echange quelques brèves avec Stéphane Soutoul (Troubles songes, Chimères d’Albâtre, Anges d’apocalypse) et Lionel Behra (Les Arcanes du temps).

La journée se termine sans même que je ne l’ai vu défiler. Nous nous séparons sur le stand de Milady/Bragelonne et j’arpente, de nuit, les transports en commun parisiens toute seule, comme une grande.


Le Samedi 23 Mars, j’arrive un peu en retard au Salon du Livre, et me glisse sur l’un des sièges de la conférence : « La littérature dans tout ses ébats », qui a déjà débutée. À cause de mon retard, je n’ai pas pu m’installer à côté de Jess et Galleane avec qui j’avais rendez-vous, toutefois, je suis absorbée par le discours que tiennent Sylvia Day (Crossfire, chez J’ai lu), Ghislaine Paris (Faire l’amour pour éviter la guerre dans le couple, chez Albin Michel), Stéphane Marsan (éditeur de Bragelonne) et Sylvie Gand (www.blue-moon.fr).
On y parle de sexe débridé, comme dans les romans de Sylvia Day, qui évoque, d’ailleurs, le succès de sa saga avec beaucoup d’humour. Elle nous livre quelques croustillantes anecdotes au sujet des maris de lectrices qui viennent la voir pour la remercier d’avoir mit un peu de piment dans leur couple. On souligne l’expansion de la romance en France en tant que genre et compare le phénomène avec celui qui prolifère depuis plusieurs années aux États-Unis. La romance se vend comme des petits pains dans le pays de l’oncle Sam et correspond à 50% des ventes de livre.
Stéphane Marsan affirme également son parti prit pour la romance avec le très récent label des Editons Bragelonne : Milady Romance qui, de part son nom, annonce très clairement la couleur. Il cite le premier ouvrage de sa collection Romantica, 80 notes de jaunes écrit par Vina Jackson, qui vise un public averti.
On définie ensuite les termes « Romantica » et « Erotica », très couramment utilisés aux Etats-Unis, mais encore relativement inconnus, voire tabous en France. On apprend que « Romantica » désigne les romances, de la même trempe que Cinquante nuances de Grey de E. L. James, et Crossfire de Sylvia Day, dans lesquelles seraient implantées des scènes de sexe assez nombreuses mais qui découleraient de l’amour, ou tout du moins d’une union, des deux personnages principaux. La notion de « Erotica » est utilisée en revanche pour des romans, tels que 80 notes de jaune de Vina Jackson, où le ou les protagonistes découvrent un attrait sexuel particulier - comme le SM ici – et explorent de nouveaux horizon charnel. Au contraire du genre « Romantica », celui de « Erotica » n’implique pas nécessairement une histoire d’amour.
Ghislaine Paris s’insurge ensuite contre la qualification de « Momy Porn », littéralement traduit en français par « Le prono des mères de famille », qu’on peut parfois donner aux ouvrages tels que ceux d’E.L. James ou Sylvia Day. L’auteure de Faire l’amour pour éviter la guerre dans le couple trouve déconcertant que l’on puisse dissocier la femme, avec tous ses besoins charnels et émotionnels, de la mère. Elle va jusqu’à nous rappeler, avec un phrase très poignante, qu’il n’y a pas si longtemps, dans l’opinion public, « l’homme n’avait pas de cerveau et la femme, pas de sexe ». La romance d’aujourd’hui semble alors désinhiber les lecteurs, elle déglace un peu les corps et bouleverse les préjugés.

Je retrouve mes compères bloggeuses à la fin de cette conférence et nous filons chez Rebelle, où nous avions fini par élire domicile. J’ai l’occasion de discuter avec Alick (L’évangile de Damnés, Miroir) qui va même jusqu’à me dédicacer un marque-page (trop la classe !) et vois Julia M. Tean (Angela) pour la première fois. J’attends qu’elle finisse sa séance de dédicaces et nous nous mettons en quête de nourriture. Oui, parce que je déjeune avec des auteurs, tout à fait ! Demain j’irais peut-être boire un café avec J.K. Rowling, qui sait ?

Je quitte Julia à regrets et rejoins Jess et Galleane (parce qu’on ne se quitte plus maintenant !) pour un petit tour dans le salon. Je les accompagne chez Robert Laffont et y rencontre Glenn Tavennec, le directeur de la collection R. Il nous parle notamment de la nouvelle tendance qu’il a voulu mettre en avant dans sa collection, qui fêtera bientôt sa première année d’existence, le « New-Adult », que suit la vague du « Young-Adult » dans un style davantage destinée aux 18 ans et plus, tout en gardant quelques codes du Young-Adult.

Jess me convainc d’acheter La sélection de Kiera Cass, et bien que je fais mine de résister – quoique très peu, je dois l’avouer – j’en suis ravie. Une couverture bleu turquoise avec des robes de princesse et des diadèmes, il ne faut pas m’en promettre !

Nous faisons ensuite une escale sur le stand de Milady Romance, où nous parlons entre autre chose de leur nouvelle collection Romantica et leur titre 80 notes de jaune qui avait fait le sujet de la conférence du début d’après-midi. Je retrouve à ce moment là, Katia, bloggeuse et amie, que je vois également pour la première fois en vrai.

Après un samedi très chargé, je quitte le Salon fatiguée, certes, mais avec le sourire.


Je commence alors mon troisième jour au Salon du livre, le Dimanche 24 Mars, avec la conférence « 50 nuances de romance » qui sera tenue par Cassandra O’Donnell (Rebecca Kean, Sans orgueil ni préjugés chez j’ai lu), Elizabeth Aston (Les filles de Mr Darcy, Les aventures de Miss Alethea Darcy, Darcy dans l’âme chez Milady Romance), Karren Harroch (Au boudoir Ecarlate), Valérie Revelut (webzine Onirik) et présidée par Agnès Caubet (www.lesromantiques.com). Je suis très agréablement surprise que, malgré un thème relativement commun, la seconde conférence aborde la romance assez différemment. Je n’y retrouve pas un copier-coller de « La littérature dans tous ses ébats » et suis, de ce fait, assez intéressée.

On aborde les origines de la romance avec Jane Austen dont s’inspire beaucoup Elizabeth Aston pour ses œuvres directement liées à Orgueil et préjugés. Austen aurait ouvert le champ à cette tendance qui divise autant quelle rallie. Jane Austen invente en 1813 le personnage de Darcy qui deviendra le fantasme féminin le plus rependu sur la planète, même deux siècles après sa création. Darcy incarne figure masculine idéale. Presque un mythe, il devient difficile à égaler, et encore davantage à surpasser. C’est beaucoup sur ce modèle que sont construits, en suivant, les personnages de romances. Mr Grey ne serait donc peut-être qu’un Darcy moderne en fin de compte.
Si beaucoup conviennent que l’œuvre de Jane Austen peut être placée sous l’étiquette prestigieuse des classiques, les romances, elles, ont la vie dure. En France particulièrement, nous explique-t-on, elle est longtemps considérée comme un genre mineur destiné aux ménagères.
Avant 2010, deux éditeurs seulement se spécialisaient et surtout affichaient leur appartenance à ce genre : Harlequin et J’ai lu. Les couvertures étaient évocatrices, affichant très souvent comme le souligne Karen Harroch « des couples alanguis (…) dénudés, avec le torse huilé ». Aujourd’hui, la romance se modernise, et suit la liberté sociale et sexuelle qu’ont pu acquérir les femmes depuis les années 60-70, et cela se ressent notamment dans les thèmes abordés. Plus d’archétype tel que « la secrétaire et le patron », mais plutôt des intrigues où la femme est forte et indépendante, un reflet, en somme de la société d’aujourd’hui.
Le terme « romance », utilisé aujourd’hui pour remplacer les péjoratifs « romans à l’eau de rose », « romans sentimentaux », et s’inspirant de la notion anglo-saxonne, ne fait que surligner cette modernisation du genre.
Karen Harroch précisera, ensuite, que la romance est un thème assez large et exploitable de mille façons. Elle trouve son point d’ancrage dans n’importe quel autre genre littéraire. On trouve en effet de la romance paranormale, de la romance historique, de la romance contemporaine, de la comédie romantique, de la romance érotique et du romantic suspens.
Cassandra O’Donnell en vient alors à nous livrer l’anecdote qui la poussée à écrire de la romance historique avec son nouveau titre Sans orgueil ni préjugés alors que son genre de prédilection demeurait jusqu’ici l’urban fantasy. Elle évoque un pari passé avec son éditrice et souligne ainsi le manque d’ouvrages francophones dans le genre. La romance est encore très anglophone et particulièrement américaine. Cassandra O’Donnell parle des préjugés purement européens dont est victime la romance, et le retard que l’on a par rapport aux USA dans ce domaine.
Agnès Caubet conclut en rappelant que la romance est un genre qui existe depuis longtemps, qui perdure et que le mépris qui subsiste encore à son sujet devrait cesser aux vues des ventes qu’elle totalise.

Après la conférence, je rejoins Galleane et Jess au stand Pocket Jeunesse pour leur dire au revoir. Je n’oublie pas d’immortaliser notre rencontre toutefois (cf diaporama photo).

Je me rends chez Rebelle où Sophie Jomain dédicace ses livres. J’ai moi aussi droit à une petite signature sur mon exemplaire des Etoiles de Noss Head 4 tout fraichement acquit. J’arrive au moment où Julia M. Tean passe elle-même en dédicace et je fais d’une pierre deux coup, j’obtiens une paraphe sur les deux tomes d’Angela, en plus de quelques photos avec Sophie, Julia et Cécilia Correia.

J’ai l’occasion de faire la rencontre de l’une de mes abonnées, Virginie, as TheMm27, qui elle aussi fait des vidéos sur les livres. Je passe l’après-midi avec elle et ses amies. Nous passons notamment un bon moment au stand de Robert Laffont qui, grâce aux dédicaces simultanées de Carina Rozenfeld (Les cendres de l’oubli) et C. J. Daugherty (Night School) est assez bondé. J’ai la possibilité de discuter un peu avec C. J. Daugherty, que j’ai trouvé très avenante, et ramène un petit souvenir à vous faire partager de ma courte entrevue avec l’auteure. Gardez l’œil ouvert !

Puis, alors que nous passons devant la Grande Scène, nous sommes interpelées par le « K.O des mots », une animation organisée par le Salon du livre et qui oppose deux équipes (une rouge, une bleue) dans un vrai combat littéraire. Nous ne suivons l’événement que du coin de l’œil tandis que nous sommes happées par les stands asiatiques présent au Salon du livre.

Ma troisième journée au Salon du livre vient s’achever, et je me prépare, presque à regret à ma dernière demie-journée.


Lundi 25 Mars, 14h, je file dès mon arrivée chez Milady Romance, où Aurélia, attachée presse des éditions, nous attends avec la pâtissière de Synie’s pour une dégustation de mini-cupcakes. Je fais signer ma fiche recette et déguste un petit cake au citron et jasmin. C’est aussi beau que bon, je ne suis d’ailleurs pas la seule de cette avis étant donné le succès dont est victime l’animation et le monde qui commence à s’attrouper autour du stand de Milady Romance.
Je termine ensuite mon séjour au Salon du livre par dernier tour des stands. Je quitte le Parc des expositions avec la certitude d’y remettre les pieds l’an prochain.

8 commentaires:

  1. Quel joli article... Après ta vidéo, lire ça, ça me donne juste troooooooop envie d'aller au salon du livre moi aussi ! Et tellement de regret de ne pas avoir pu y participer cette année !!!

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    1. C'est vraiment une expérience à vivre. J'ai vraiment adoré participer à ce salon et j'y retournerais l'an prochain avec grand plaisir ! Peut-être que tu pourras t'y rendre également, qui sait !

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  2. Hi hi Bichette, moi aussi je suis super contente de t'avoir vue en vrai ! Eh eh j'avais bien vu que tu n'étais pas préparée à la tornade Jess mais l'essentiel, c'est que ça ne t'ait pas fait peur ^^ Bisous ma Lili

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    1. Moi aussi je suis très contente ! Tu ne m'as absolument pas fait peur, au contraire Jess ! Je suis même déçue de ne pas pouvoir venir à Trolls et Légendes :(
      Bisoooooouuus !

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  3. Oh ça avait l'air d'être vraiment cool :D

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  4. Promis la prochaine fois je te saute dessus aussi :p Même si j'ai l'impression d'avoir rêvé la salon, je sais c'est bizarre, je suis contente de t'avoir rencontré, c'est cet aspect-là, les rencontres, qui me restera le plus :)

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    1. Ce sera avec plaisir Gal ! Moi aussi cela m'a fait très plaisir de te rencontrer. J'ai hâte de vous retrouver pour un prochain salon ! ^^

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